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Liga : pourquoi Valence s’engouffre dans la crise !

Encore défaits ce week-end sur la pelouse de Bilbao, les Chés s’engouffrent dans la crise match après match et ne voient pas la lumière au bout du tunnel. Avec quatre défaites sur les quatre premières journées de Liga, les troupes de Pako Ayestarán pointent à la dernière place du classement. Comment expliquer une telle déroute ?

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Valence @Maxppp

Le désastre institutionnel a des conséquences sur le terrain

L’été a été compliqué du côté de Valence, mais personne ne s’attendait à un départ de championnat aussi catastrophique en termes de résultats. Les pensionnaires de Mestalla sont déjà bons derniers de ce championnat espagnol et le public gronde. En ligne de mire, Peter Lim, dont la gestion laisse tout le monde perplexe. Des joueurs ont été vendus en masse, certains pour se mettre en règle vis-à-vis du fair play financier imposé par la Liga, comme c’est le cas de Gomes, pendant que d’autres n’avaient pas forcément besoin de quitter le club, à l’image de Paco Alcacer. Ce dernier a d’ailleurs clairement laissé entendre que s’il a rejoint Barcelone, c’était aussi à cause du chaos à Valence. Où sont passées les ambitions de l’homme d’affaires singapourien qui voulait refaire de Valence une place forte du football espagnol et qui a investi en masse lors des deux premières années à la tête du club ? Des départs pas forcément compréhensibles, des postes non-pourvus et un Suso Garcia Pitarch (directeur sportif) qui a tenté de tout rafistoler dans les dernières heures du mercato, avec un Jorge Mendes qui a aussi eu son mot à dire…

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Un effectif plus que correct, mais…

Sur le papier, l’effectif de Valence semble plutôt bon, et ne devrait clairement pas se retrouver aussi mal positionné au classement. Après tout, on retrouve des joueurs régulièrement appelés par leurs sélections, comme les Argentins Enzo Pérez ou Ezequiel Garay, le Portugais Nani ou le propre Eliaquim Mangala, ou les espoirs espagnols José Luis Gaya, Alvaro Medran ou Santi Mina. En revanche, il semble totalement déséquilibré. Ezequiel Garay donne l’impression d’être le seul défenseur central de niveau, Abdennour, Mangala ou Aderlan Santos ayant montré ne pas être à la hauteur lorsqu’ils ont joué. Au milieu, il n’y a aucun 6 de métier depuis le départ de Javi Fuego. Enzo Pérez ou Mario Suarez peuvent évoluer à ce poste, mais ne sont clairement pas à leurs aises seuls devant la défense. Devant, le potentiel offensif est intéressant, mais là encore, on déplore l’absence de véritable numéro 9, capable d’évoluer dans la surface et costaud dans les duels face aux défenseurs, alors qu’on retrouve beaucoup d’ailiers ou de deuxièmes pointes. Un effectif qui n’est donc pas équilibré et qui provoque des carences qui se font clairement sentir pendant les rencontres.

Il faut du temps, mais jusqu’à quand ?

L’effectif ayant subi d’énormes changements, il est normal que la sauce mette un peu de temps à prendre. Ce week-end par exemple, on retrouvait six joueurs arrivés cet été dans le onze de départ, sachant que Garay, qui sera titulaire indiscutable, n’était pas disponible. Les automatismes doivent donc se mettre en place, notamment en défense, point faible de l’équipe en ce début de saison. Aujourd’hui, le seul secteur où il ne subsiste aucun doute reste celui de gardien, puisque le club compte trois portiers de qualité. Diego Alves est le titulaire, et Ryan et Jaume sont ses remplaçants de luxe. Quoi qu’il en soit, les résultats priment et l’équipe n’a plus de marge de manœuvre. D’ailleurs, la petite révolution estivale est-elle réellement une excuse valide sachant que d’autres équipes ayant aussi subi des changements de taille cet été comme Séville ou Villarreal trustent déjà les positions européennes ?

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Pako Ayestarán, un entraîneur inexpérimenté

Si les supporters de Valence étaient prêts à laisser du temps à Ayestarán, remplaçant de Neville en fin de saison dernière, la patience commence à s’épuiser. L’ancien membre du staff de Rafael Benitez, entre autres, ne semble pas trouver de solutions pour sortir de cette spirale infernale. Il faut savoir que le contexte de Valence est assez particulier. Le public est fidèle mais très exigeant, la presse est généralement plus critique qu’ailleurs et les anciens du club n’hésitent pas à monter au créneau dans les médias dès que les choses se passent mal. Derrière le Real Madrid et le Barça, Valence est probablement l’équipe où l’on ressent le plus la pression, devant l’Atlético et bien devant des équipes comme Séville ou Villarreal. Une charge compliquée à supporter pour les entraîneurs sans expérience. Avant Ayestarán, des coaches novices comme Neville, Djukic ou Pellegrino ont eux aussi succombé, et si on met de côté Nuno, auteur d’une bonne saison 13/14 mais sorti par la petite porte ensuite, Juan Antonio Pizzi, déjà bien rodé après plusieurs expériences dans des grosses formations sud-américaines comme Universidad Catolica, Rosario Central ou San Lorenzo, est le seul entraîneur ayant fait l’unanimité ces dernières années.

Des choix douteux

Ce manque d’expérience au haut niveau se traduit donc par des choix assez contestables, ou du moins souvent non compris par les observateurs. Sur la pelouse de San Mamés, l’entraîneur espagnol s’est donc passé des services de Santi Mina, meilleur joueur offensif de la saison jusqu’ici, lui préférant Munir El-Haddadi, arrivé en toute fin de mercato et donc titularisé pour la première fois. Le choix d’aligner Mario Suarez devant la défense lors des deux dernières rencontres est également critiqué, l’ancien de l’Atlético ayant fourni des prestations médiocres, impuissant contre ses vis-à-vis du milieu du Betis et de l’Athletic. Autant dire qu’il est clairement dans l’œil du cyclone, et rien ne garantit qu’il soit sur le banc de Mestalla pour le prochain match de Valence, jeudi face à Alavés…

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