Entretien avec… Michael Pereira : « En football, tout va très vite, j’en suis le parfait exemple »

Par Alexis Pereira
6 min.
Majorque @Maxppp

Pour sa première saison en Liga, Michael Pereira crève l'écran. Avec 6 buts toutes compétitions confondues, le Français est l'un des grands artisans de l'excellente première partie d'exercice du Real Majorque. Pour Foot Mercato, il est revenu sur ses débuts fracassants, ses ambitions et son parcours étonnant, du CFA aux sommets du football espagnol. Entretien.

Foot Mercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

Michael Pereira : Bien merci ! D'un point de vue personnel, j'essaie de maintenir mon niveau. J'essaie de continuer à peser sur les matches, d'améliorer mes statistiques et de poursuivre sur ma lancée.

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FM : Félicitations pour votre excellent moment de forme avec Majorque. Quelles sont vos sensations ?

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MP : Ça va mieux. Après quatre défaites consécutives, on a redressé la barre avec deux victoires consécutives. Globalement, la première partie de saison est bien, même très bien si l'on considère les problèmes du club l'été dernier, les non-paiements, le passage en récession, les rumeurs de départs. Les trois quarts du groupe ont été changés. Donc les débuts sont bons. Maintenant, le championnat espagnol est très dur. Il suffit que l'on baisse un peu les bras pour que tout aille très vite dans le mauvais sens. On prend les matches un par un et on verra en deuxième partie de saison.

FM : Les problèmes en interne que vous évoquiez se sont-ils arrangés ?

MP : Oui, oui. Le club est contrôlé par des administrateurs. Donc tout est réglé à la minute. Il n'y a donc plus de problèmes côté salaires. Maintenant il reste quelques joueurs dont le club ne veut plus mais ce sont les choses du football.

FM : Et dans le groupe, y a-t-il une bonne ambiance ?

MP : Oui, oui, oui. C'était un peu tendu cet été. À partir du 1er septembre, l'entraîneur a tenu un discours pour souder le groupe. C'est ce qu'on a fait. Et cela nous a permis de sortir de bons résultats. Là nous sommes en plein mercato, donc quelques personnes parlent beaucoup. Mais une fois le 1er février passé, on sera obligé de repartir vers les bonnes bases et il ne devrait pas y avoir de problèmes.

FM : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre entraîneur Michael Laudrup ? Le grand joueur qu'il était fait-il un bon coach ?

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MP : Il n'a pas une grande expérience d'entraîneur mais il compense avec son énorme vécu de joueur. Maintenant, je n'ai pas vraiment d'éléments de comparaison, puisque c'est mon premier coach en première division. Personnellement, je considère que j'ai de la chance d'avoir un tel coach qui connaît le football et fait confiance aux jeunes. Il a une entière confiance en moi. Je l'écoute et je suis très attentif, car il a un énorme vécu et on sent de quoi il parle.

FM : D'un point de vue personnel, comment jugez-vous vos premiers pas en Liga ?

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MP : Bien, bien. Je crois que je ne pouvais m'attendre à mieux. D'autant que je viens de loin. Je suis satisfait de ce que je suis en train de faire. Ce n'est pas facile. Tous les jours, il faut batailler pour s'imposer à l'entraînement, contre des joueurs plus expérimentés. C'est l'un des championnats les plus durs du monde. Maintenant, c'est devenu mon métier et j'aime ça. Tout ce que je devais faire, c'était jouer et prendre ma chance. Maintenant, je suis un joueur de première division dans un bon club de Liga. Aujourd'hui, plusieurs personnes me font confiance. Je le ressens et j'essaie de leur rendre sur le terrain en développant mon football. J'espère que la deuxième partie de saison sera aussi fructueuse.

FM : Avez-vous des objectifs chiffrés à titre personnel ?

MP : Je ne veux pas brûler les étapes, mais un de mes objectifs serait de disputer une trentaine de matches et de marquer une dizaine de buts. Je préfère mettre la barre haute pour pouvoir progresser. On fera le bilan en fin de saison ensuite. Si je continue comme ça, je devrais y arriver ou être tout près.

Un supporter du PSG en Espagne

FM : Vous êtes arrivé à Majorque en août 2009. Vous êtes-vous bien adaptés ?

MP : On n'est pas à plaindre. C'est un haut lieu touristique et une belle ville à vivre. Il fait bon toute l'année. Après ce n'est pas ma langue natale, j'ai dû vivre à l'hôtel à mes débuts. Mais grâce au football, j'ai pu m'adapter au bout de quelques mois.

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FM : Vous êtes-vous fixé un plan de carrière ?

MP : Tout va très vite. J'en suis le parfait exemple. Si j'atteins mes objectifs, c'est sûr que j'aurais des propositions en fin de saison. Maintenant, je préférerais rester à Majorque, un club où l'on me fait confiance. Je n'ai encore rien prouvé en Liga. Et je dois confirmer chaque jour. Pour l'instant, c'est un peu tôt. Bien sûr, chaque joueur peut dire : "Je veux jouer dans un grand club, être en Ligue des Champions et arriver en sélection". Je suis en train de me donner les moyens de rejoindre un grand club et de faire une grosse carrière. C'est maintenant que ça se joue. Pour l'instant, je suis à Majorque. Ma priorité c'est de garder ma place, de jouer des matches, de prendre du plaisir et de marquer des buts.

FM : Vos ambitions vous pousseraient vers quel championnat ? Quel championnat vous plairait ? La Ligue 1 ? La Premier League ? Ou ailleurs ?

MP : Majorque est mon 7e club. Je n'aurai pas peur de bouger. Je n'ai pas de préférences.

FM : Y a -t-il un club qui vous fait envie en Ligue 1 ?

MP : Pour y jouer, pas forcément. En revanche, depuis tout petit, je suis supporter du Paris SG. De là à y jouer, il y a un monde. Je viens de Paris, j'ai appris le football là-bas. Je suis les résultats quand je peux.

FM : Pouvez-vous revenir sur votre parcours et votre ascension médiatique sous le maillot de l'UJA ?

MP : Ç'a été une saison clé. J'en garde de très bons souvenirs. J'arrivais de DH pour évoluer en CFA dans une équipe promue. Je me suis très vite imposé. C'était une saison particulière pendant laquelle tout me réussissait. Tous les ballons que je touchais, je les mettais au fond. Je me retrouve avec une douzaine de buts et sept passes décisives. Tout cela m'a permis d'avoir le choix entre plusieurs clubs pour aller faire des essais. Ça reste un très très bon souvenir. Je reste en contact avec certaines personnes du club.

FM : Quel est le joueur qui vous a le plus impressionné depuis le début de la saison en Espagne ?

MP : À part Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, je pense à Angel Di Maria. Parce que tout le monde critiquait le choix de Mourinho, surtout au prix qu'il a coûté. Il n'a pas très bien commencé. Et puis en l'espace de deux-trois mois, il est devenu l'un des meilleurs joueurs du championnat. Il ne fait pas de bruit, il fait ses matches, il est décisif. Pour moi, c'est un exemple. Un joueur impressionnant dans l'effort. Cristiano et Messi, ça ne sert à rien d'en parler !

FM : Que peut-on vous souhaiter pour 2011 ?

MP : D'être épargné par les blessures et de continuer comme ça !

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