André Silva, le nouveau n° 9 de Porto et du Portugal

Si Eder a offert le titre de champion d'Europe au Portugal, contre la France (0-1, a. p.), au Stade de France, la Seleção court depuis plusieurs années derrière un n° 9 digne de ce nom. Pour guider l'attaque lusitanienne durant l'Euro, Fernando Santos misait en effet sur Nani et Cristiano Ronaldo, éloignés de leur position naturelle. Cette carence, André Silva espère la combler. Le buteur du FC Porto a connu sa première cape contre Gibraltar (5-0), en amical, ce jeudi soir, grâce à un début de saison canon avec les Dragões (10 réalisations depuis le début de la préparation estivale). «André Silva faisait déjà partie d'une liste de joueurs que nous observions. Nous allons accompagner sa progression et analyser ses prestations. Nous avions déjà Eder, un n° 9 classique, mais André est différent. C'est un n° 9 qui bouge beaucoup dans la surface et autour», a savouré Santos. S'il n'a pas scoré au cours de ses quarante-cinq premières minutes sous la tunique nationale, le natif de Gondomar, qui a connu toutes les sélections depuis les U16, a marqué de précieux points. José Peseiro, ancien coach du FC Porto qui lui a fait confiance en fin de saison passée, l'alignant notamment en finale de Coupe du Portugal contre Braga (son doublé ne suffira pas, défaite 4-2), en est convaincu, l'avenir lui appartient.

«André peut devenir le futur avant-centre du Portugal, le partenaire idéal pour Ronaldo. Il chercher les espaces intérieurs, il est fort et résistant, pressant toujours les défenseurs adverses et reculant sur le terrain pour venir chercher les ballons et combiner avec ses partenaires», a confié le technicien lusitanien. En attendant, il va devoir continuer à se montrer efficace avec les Portistas. Un sacré défi. Le jeune homme de 20 ans a en effet profité d'un concours de circonstances pour s'imposer comme une évidence. Porto souhaitait vendre Vincent Aboubakar (parti depuis en prêt à Besiktas), recrutant Laurent Depoitre pour le remplacer. Seulement, le Belge avait déjà joué les tours préliminaires d'Europa League avec La Gantoise, son ancien club. Un détail important et une faute de gestion qui obligeaient donc les pensionnaires du Dragão à miser aveuglément sur André Silva - dont les intérêts sont gérés par un certain Jorge Mendes - pour préparer le début de saison et, notamment, le barrage qualificatif pour la Ligue des Champions contre l'AS Roma. Un choix payant au regard du niveau de jeu affiché lors de ses prestations (un but à l'aller contre les Romains et deux réalisations en trois journées de Liga NOS).

Nuno Espirito Santo, son coach, préfère ne pas s'enflammer. «André doit continuer à faire son travail et à grandir. C'est un jeune de qualité et il est important pour l'équipe», a-t-il lancé. Mais s'il se veut prudent, le technicien portugais ne peut pas stopper l'engouement autour de celui qui porte le n° 10. Porto lui a déjà offert un nouveau bail, jusqu'en juin 2021, avec un salaire revalorisé à hauteur de ses performances et une clause libératoire revue à la hausse : 60 M€ ! Une manœuvre inévitable selon le président Jorge Nuno Pinto Da Costa, puisque deux formations étaient prêtes à mettre sur la table les 20 M€ de sa précédente clause. «Nous courions le risque de perdre André Silva, fortement sollicité par des clubs allemands. Nous avons réussi à résoudre de problème en élevant sa clause libératoire à 60 M€», a justifié le patron du club. Le Diario de Noticias explique que l'Atlético Madrid serait malgré tout sur les rangs et pourrait profiter de ses bonnes relations avec Porto pour faire affaire (Oliver Torres et Diogo Jota ont rejoint le nord du Portugal en provenance des Colchoneros sous forme de prêts). Mendes, habitué à faire affaire avec les deux formations, jouerait évidemment le rôle d'intermédiaire. D'ici là, André Silva se sera peut-être définitivement imposé comme le n° 9 que tout le Portugal appelle de ses vœux depuis les départs de Nuno Gomes et Pauleta.