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Croatie - Portugal : les notes du match

Au terme d'un match historiquement ennuyeux, le Portugal a crucifié la Croatie 1-0 au bout des prolongations et un but de Quaresma alors que Perisic avait frappé sur le poteau lors de l'action précédente. La Seleçao jouera contre la Pologne le 30 juin prochain.

Par La Rédaction FM
12 min.
Croatie Kléper Laveran Lima Ferreira @Maxppp

La Croatie et le Portugal se disputaient un ticket pour une qualification en quart de finale de l'Euro. Brillants en phase de poule, les Vatreni ont terminé devant l'Espagne et se sont payés le luxe de battre les champions d'Europe en titre grâce à un jeu loué par l'ensemble des observateurs. Ils font même figure de favoris pour certains grâce à une partie de tableau avantageuse. Mais en face le Portugal n'avait pas dit son dernier mot. Malgré une qualification acquise dans la douleur, la Seleçao n'est jamais aussi dangereuse que dos au mur. De plus, avec son doublé marqué face à la Hongrie, la star portugaise Ronaldo semblait enfin se réveiller. Fernando Santos avait d'ailleurs composé une équipe remaniée pour affronter la Croatie puisque Carvalho, Vieirinha et Moutinho débutaient sur le banc. En face, Modric était de retour de blessure.

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Dans un Stade Bollaert-Delelis plein à craquer, la rencontre a mis un certain temps à démarrer, c'est un euphémisme. Les deux équipes cadenassaient le jeu et se contentaient de longs ballons pour tenter de déstabiliser le bloc adverse. Cela ne donnait rien, pas plus que le rare jeu en combinaison. Le rythme était bien trop bas pour le spectacle et les fautes hachaient le match. Malgré de très rares éclairs croates et portugais, aucune des deux équipes n'y arrivait dans cette première mi-temps. Il fallait même attendre la 29e pour enfin apercevoir la première frappe du match. Elle était l'oeuvre de Perisic mais il ne trouvait pas le cadre après avoir pris le meilleur sur Guerreiro. Même si ça s'accélérait un brin dans les derniers instants de cette première période, les deux équipes regagnaient le vestiaire sur un score nul, au sens propre et figuré du terme, et vierge.

Les vingt-deux acteurs offraient peu ou prou le même match durant le deuxième acte. Il y avait certes un plus de jeu, mais les trop nombreuses maladresses empêchaient de débloquer la situation. L'entrée, plutôt bonne, de Renato Sanches (50e) n'y changeait pas grand-chose même si l'activité du milieu de terrain se faisait sentir. Le futur joueur du Bayern Munich n'était d'ailleurs pas loin de faire mouche après ce une-deux joué avec Joao Mario (57e). Il restait alors les coups de pied arrêtés pour tenter de faire bouger le tableau d'affichage. Si Rakitic alternait le bon et le moins bon, il parvenait tout de même à trouver Brozovic dont la reprise filait au-dessus du but (52e) et la tête de Vida qui ne cadrait pas non-plus (62e). Après 90 minutes d'ennui où aucun tir n'a été cadré, une première dans un tournoi majeur depuis 1980, les deux équipes devaient s'en remettre aux prolongations. Il ne s'y passait guère plus de chose sauf lors des trois dernières minutes. Perisic tirait sur le poteau à la réception d'un centre. Sur le contre, le Portugal assassinait le match. Ronaldo frappait sur Subasic qui repoussait sur... Quaresma seul à un mètre du but (0-1, 117e). La Croatie a bien failli égaliser mais la reprise de Vida frôlait le cadre (122e). C'est donc le Portugal qui file en quart de finale.

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L'Homme du match : Pepe (7,5) : le défenseur central merengue a - comme à son habitude - tenu son rang derrière. Il a remporté la grande majorité de ses duels, neutralisant totalement Mandzukic. Pepe a aussi été impérial dans le jeu aérien, prenant tous les ballons, en profitant même parfois pour créer du danger devant, à l'image de sa tête sur un corner tiré côté de l'attaque (25e). Le patron de la défense portugaise a une nouvelle fois été au niveau.

Croatie :

  • Subašić (5) : comment noter sa prestation ? Il a passé le match à s'ennuyer dans ses buts. C'est bien simple, il n'a rien eu à faire à part quelques dégagements compliqués car il était sous la pression des attaquants. Le reste du temps, il a observé ses coéquipiers se battre comme des chiffonniers pour tenter de jouer au football. En vain. En toute fin de rencontre, il remporte son duel face à Ronaldo mais Quaresma avait bien suivi (117e).

  • Srna (7,5) : le capitaine croate, encore ému au moment de l'hymne a assuré ce soir. Face à Ronaldo, il n'a jamais tremblé (19e, 50e), dégageant en tribune au moindre doute ou en relançant proprement quand il le fallait. Offensivement, il a tenté des choses mais le jeu était tellement cadenassé qu'il n'a pas pris beaucoup de risque. On l'a vu plus entreprenant en seconde période. Les assauts croates passant davantage sur les ailes, il a pu faire parler sa magnifique qualité de centre.

  • Ćorluka (6) : match finalement assez moyen pour l'ancien de Tottenham même s'il n'a pas eu beaucoup de travail. Il n'a pas toujours assuré ses passes à destination de ses coéquipiers et a même mis son équipe en galère sur certaines relances (64e). En revanche, il aura été une véritable tour de contrôle sur coups de pied arrêtés, prenant tous les ballons de la tête.

  • Vida (7) : le défenseur du Dynamo Kiev a tenu son rang. Très physique, il n'a pas hésité à mettre des tampons sur les attaquants portugais (17e) donnant le ton à sa rencontre. Rarement pris en défaut par la vitesse adverse (37e, 69e), il a impressionné par son engagement, sa lecture du jeu comme face à Ronaldo (66e) et son jeu de tête. Ses passes ont été précises et il frôle l'ouverture du score en reprenant de la tête un coup-franc de Rakitic (62e) et l'égalisation en toute fin de rencontre (122e). Un gros match de sa part.

  • Strinić (4) : comme son pendant à droite, il a bien tenu son couloir en première mi-temps où, il faut le dire, il n'a guère été inquiété car Joao Mario venait souvent se replacer dans l'axe. Il a connu plus de difficulté en seconde période. Souvent pris de vitesse, il aurait pu concéder un penalty sur Nani (64e). Un apport offensif très relatif (40e, 52e) malgré de bonnes percées.

  • Badelj (5,5) : quelques friandises comme ce petit pont sur William Carvalho (5e), des contacts saignants avec ses adversaires mais pas grand-chose d'autre à signaler en première période. Plus dans l'engagement en seconde où l'entrée de Renato Sanches lui aura donné du fil à retordre, il a plutôt bien géré la transition entre la défense en accélérant à plusieurs reprises et aidant Modric à offrir des solutions de replis.

  • Modrić (5,5) : de retour sur le pré après sa petite blessure, le joueur du Real Madrid a essayé d'éclairer la rencontre de sa lumière. Mais dans de telles circonstances, même pour lui ce fut compliqué. Sur de rares ballons, il a essayé de mettre ses coéquipiers dans de bonnes dispositions où comme sur son jeu long plutôt précis, il a donné beaucoup de verticalité à son équipe (3e, 40e, 54e) mais c'était trop peu. Aligné plus haut en fin de rencontre, il n'était pas loin de changer le cours du match. En revanche, on ne peut pas lui reprocher ses efforts défensifs qui ont été très nombreux.

  • Brozović (3) : après une première mi-temps où il a été inexistant voir perdu sur le terrain, le joueur prêté par le Dinamo Zagreb a redressé la barre en seconde période. Auteur d'un pressing plus efficace, le milieu offensif a pu apporter des solutions à son équipe. Malheureusement pour lui, il aura manqué de justesse technique pour faire des différences. Il ne cadre pas une belle occasion (52e) ou rate son tir alors que deux de ses coéquipiers étaient mieux placés (97e).

  • Perišić (4,5) : après des matches de poule où il a été très bon, ce soir le joueur de l'Inter a été bien plus discret et décevant même s'il aurait pu être le héros de la soirée. Auteur du premier tir du match (29e), il n'a pas trouvé la bonne carburation. Mieux en seconde période même s'il a parfois l'excès d'individualisme comme sur ce raid solitaire ou ces reprises désespérées en angle fermé (70e, 79e). Sur quelques éclairs, en fin de rencontre, il aurait pu faire la différence. Il tire sur le poteau (117e) alors quelques seconde plus tard le Portugal marquait le but décisif.

  • Rakitić (4,5) : il était un peu éteint ce soir. Il faut dire que ce genre de match n'est pas fait pour lui néanmoins c'est de ses pieds que doit venir la solution. Elle n'est jamais venue. Malgré quelques gestes de classe (5e), une technique de qualité qui a permis à son équipe de garder le ballon, et des coups de pied arrêtés qui auraient pu débloquer la situation (45e, 62e), le joueur du Barça a plutôt déçu. S'il a été dans le ton du match où il n'a pas rechigné à aller au duel, ses passes n'ont pas toujours trouvé preneur. Remplacé par Pjaca (110e) auteur d'une bonne entrée.

  • Mandžukić (2,5) : il a vécu match affreux où il aura touché très peu de ballon et où ses coéquipiers n'ont jamais réussi à le trouver dans son rôle de pivot. Pas forcément maladroit techniquement ni bougé physiquement, il a surtout été la principale victime d'un match ô combien fermé. Remplacé par Kalinic (88e) qui n'a pas su faire bouger les lignes de ce match terriblement ennuyeux.

Portugal :

  • Rui Patrício (5,5) : compliqué d'émettre un jugement sur la prestation du portier lusitanien tant il n'a pratiquement rien eu à faire dans la rencontre. On notera quelques belles sorties aériennes sur des centres ratés par les Croates. Sur la seule vraie occasion croate, en fin de prolongations et avant le but portugais, il sort une belle main sur une tête de Perisic (117e).

  • Cédric (4) : match assez léger du latéral droit portugais. Défensivement, sans être foncièrement mauvais, il a parfois pris le bouillon, mais surtout, n'a pas pesé offensivement, ce qui était primordial dans une équipe portugaise qui démarrait la rencontre sans véritable ailier, particulièrement de son côté avec un André Gomes positionné sur l'aile. Sur ses quelques montées, il s'est montré trop imprécis, ne parvenant pas à enchaîner avec ses coéquipiers, et n'ayant finalement pas réussi le moindre centre.

  • Pepe (7,5) : voir ci-dessus.

  • José Fonte (6,5) : aligné à la place de Ricardo Carvalho, le défenseur de Southampton a fait le boulot. De belles interventions, comme cette tête salvatrice pour éviter que derrière lui, Brozovic l'envoie au fond des filets (52e), ou ce dégagement en corner alors que Strinic était seul derrière lui (61e). Fernando Santos sait qu'il a une valeur sûre à disposition s'il décide encore de se passer des services du Monégasque à l'avenir.

  • Guerreiro (4) : match assez moyen de la nouvelle recrue de Dortmund. Pas toujours serein défensivement parlant face à Perisic, surtout en première période, il a ainsi souvent laissé pas mal d'espaces à ses vis-à-vis, même s'il faut reconnaître qu'il n'y a finalement pas eu d'incidences majeures. Sur les séquences offensives, où il était attendu, il n'a tout simplement rien apporté. Un match à oublier pour celui qui était jusqu'ici l'un des meilleurs joueurs portugais.

  • William Carvalho (6,5) : véritable essuie-glace devant sa défense, il a permis de couper plusieurs offensives croates et a réalisé un travail de sape intense. Un véritable chien de garde, mais pas que. Le joueur formé au Sporting a été précieux à la relance, ne manquant que très peu de transmissions vers les joueurs plus avancés. Devant, ses coéquipiers n'ont pas suivi, mais lui a été une véritable tour de contrôle, et surtout, a su maintenir le même niveau pendant l'intégralité de la rencontre.

  • Adrien Silva (4) : copie moyenne du Franco-Portugais, qui a eu du mal à trouver sa place dans l'entrejeu de sa sélection. En plus de plusieurs imprécisions, il a été bien trop prudent dans son jeu alors que le match ne demandait qu'à gagner en folie. Et on pourra le regretter, puisque l'une des rares fois où il a essayé de briser les lignes, il a livré un excellent ballon pour Nani dans la surface, où l'arbitre aurait éventuellement pu siffler un pénalty (64e). Remplacé par Danilo à la 108e, mais le joueur de Porto n'a pas eu le temps de montrer grand chose.

  • André Gomes (4) : le joueur de Valence a beaucoup participé au jeu, excentré sur son côté droit, sans pour autant briller. S'il a réussi quelques belles transversales et des décalages intéressants, il a aussi perdu beaucoup de ballons. Une prestation assez moyenne en somme, puisqu'il n'aura pas pu apporter son grain de sel dans la construction du jeu. A sa décharge, il ne joue pas à son vrai poste (milieu axial) en sélection. Remplacé par Renato Sanches (6,5) à la 50e, qui a redynamisé le jeu de l'équipe et a été à l'origine de quelques situations intéressantes. C'est lui qui remonte la balle sur l'action qui mène au but.

  • João Mário (5) : encore utilisé comme numéro 10, le milieu de terrain du Sporting a réalisé une première période correcte, étant l'un des Portugais les plus intéressants. L'entrée de Renato Sanches l'a fait retomber sur le côté gauche, où il a paradoxalement plus participé au jeu, combinant facilement avec ses coéquipiers. Mais peu à peu, il a sombré, jusqu'à laisser sa place à Quaresma (non-noté) à la 87e minute. Le joueur du Besiktas a été décisif en marquant le but de la victoire.

  • Nani (3,5) : il évoluait à une position assez hybride ce soir, se promenant un peu partout dans les derniers mètres adverses, tombant parfois à gauche, parfois à droite. Il a beaucoup tenté, la plupart du temps sans succès, et n'a pratiquement jamais été dangereux. Replacé à droite au cours de la rencontre, il a disparu au fur et à mesure que les minutes avançaient et n'aura jamais su faire la différence devant, si ce n'est avec son ballon dans la surface pour Cristiano Ronaldo, finalement envoyé au fond des filets par Quaresma.

  • Cristiano Ronaldo (3) : inutile de lancer l'alerte enlèvement, Cristiano Ronaldo était bel et bien sur la pelouse, aussi difficile à croire que ça puisse paraître. La star du Real Madrid n'avait pas tiré une seule fois aux cages lors des premières 90 minutes, et était tout simplement invisible, ne participant pas au jeu et n'étant pas nonplus à la conclusion des rares actions portugaises. On notera tout de même que c'est lui tire avant que Quaresma ne l'expédie dans les cages.

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