Croatie - Danemark : les notes du match
La Croatie a dû attendre la séance de tirs au but pour se défaire du Danemark (3-2) après un 1-1 à la fin du temps réglementaire, puis des prolongations. Les deux gardiens ont brillé.
La journée avait été plutôt riche en surprises. Effectivement, la Russie avait ainsi renvoyé l'Espagne au pays, venant à bout des Ibériques lors de la séance de tirs au but. Et la Sbornaya affrontera le vainqueur de ce duel entre Croates et Danois, les premiers donc, en quarts de finale vendredi prochain. Côté croate, on sortait l'artillerie lourde d'entrée, avec la même composition qui était venue à bout de l'Argentine en poules (3-0). Modric, Rakitic, Mandzukic et Perisic étaient donc bien sur le pré d'entrée. Chez les Danois, c'était une compo également assez classique au niveau des joueurs utilisés, mais en 3-4-3 cette fois, même si Pione Sisto démarrait sur le banc.
Et à peine le coup d'envoi donné, les Danois prenaient le dessus ! Sur une longue touche, Jorgensen récupérait tant bien que mal le cuir au deuxième poteau et profitait d'une certaine maladresse pour mettre les Nordiques devant (0-1, 2e). A peine le temps de célébrer que Mandzukic égalisait ! Le joueur de la Juventus profitait d'un mauvais dégagement de la défense danoise pour crucifier Schmeichel (1-1, 4e). Forcément, le rythme baissait par la suite, même si c'est la Croatie qui avait la maîtrise globale de la partie, se frayant facilement des chemins vers la surface danoise. Braithwaite, sur un caviar d'Eriksen, butait sur Subasic (27e). Perisic lui, expédiait le ballon dans les nuages (29e).
Le Danemark a posé de vrais soucis à la Croatie
Les deux défenses n'étaient pas forcément sereines, ou du moins, laissaient pas mal d'espaces derrière. Lovren pensait avoir trouvé la faille de la tête sur un coup franc botté par Modric, mais le ballon frôlait le poteau avant de sortir (38e). Eriksen, sur un centre qui s'est bien envenimé, touchait la barre (42e). Schmeichel intervenait lui sur une frappe de Rakitic (44e). C'est donc sur ce 1-1 que les 22 acteurs de la rencontre rentraient aux vestiaires. Au retour sur le pré, les débats étaient toujours assez équilibrés. Les occasions étaient de plus en plus rares, et les joueurs offensifs des deux côtés assez maladroits. Mais force était de constater que le Danemark neutralisait bien le plan d'attaque croate, et Schmeichel vivait une soirée relativement tranquille.
Le temps défilait, et le score n'évoluait pas. C'est même la formation danoise qui commençait à dominer, et après un bon travail de Poulsen, Jorgensen voyait Subasic s'interposer et capter sa tentative sans pépins majeurs (72e). La partie était pauvre en intensité et Perisic, sur une tête croisée au premier poteau, signait à la 84e minute la première vraie action intéressante des Croates en deuxième période. Derrière, Rebic sortait un excellent centre en retrait qui ne trouvait pas preneur de peu (86e). Rakitic, d'un tir lointain, manquait le cadre de peu (90e+2), et on avait donc droit aux prolongations. Le Danemark dominait là aussi, même si Schmeichel devait se détendre et sortir une belle claquette pour sortir ce ballon de Rebic (104e). Ce dernier s'en allait d'ailleurs défier Schmeichel, mais était fauché par Jorgensen au tout dernier moment alors qu'il avait déjà battu le portier (114e) ! L'arbitre indiquait le point de penalty, et Modric s'élançait... Seulement, le gardien danois, héroïque, stoppait sa tentative ! On avait donc droit à une nouvelle séance de tirs au but, et les interventions de Subasic devant Schone, Eriksen et Jorgensen ont permis aux Croate de l'emporter (3-2).
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L'homme du match : Subasic (7) : d'entrée de jeu, le portier croate était surpris par Jorgensen à bout portant (1e). Une bien mauvaise manière de rentrer dans la rencontre, surtout qu'il n'était pas exempt de tout reproche, lui qui n'a pas eu la main assez ferme. Le gardien de l'AS Monaco se rattrapait bien en réalisant une belle parade devant Braithwaite (27e). Comme son homologue danois, il n'a pas eu grand-chose à faire face à des attaquants inoffensifs et imprécis. Décisif dans la séance de tir au buts avec trois parades qui ont envoyé sa nation en quart de finale de la Coupe du Monde.
Croatie
Subasic (7) : voir ci-dessus.
Vrsaljko (5) : comme son pendant à gauche, il a plutôt bien tenu son couloir. Le joueur de l'Atlético de Madrid avait face à lui ce soir un timide Martin Braithwaite. Rarement ou quasi par pris à défaut par son adversaire direct, il a multiplié les aller-retour sur son côté pour tenter de délivrer des centres dangereux.
Lovren (5,5) : face à la tour de contrôle danoise, le défenseur de Liverpool n'a pas vécu une partie de tout repos. Gêné dans les duels, il s'est tout de même montré relativement sérieux et solide. Il n'a pas manqué de monter dans la surface adverse pour apporter le danger sur coup de pied arrêté, à l'image de sa tête qui passait d'un rien à côté sur le coup franc de Modric (39e). Sa présence dans le domaine aérien a permis à son équipe de dégager bon nombre de situations dangereuses.
Vida (5,5) : le défenseur du Beşiktaş est le plus expérimenté des deux centraux croates. Et sur ce match, il l'a bien prouvé. S'il était dominé physiquement par Cornelius, il a compensé ce déficit avec un bon sens du placement, de l'anticipation et beaucoup de malice.
Strinić (5) : le latéral gauche de l'AC Milan avait pour mission ce soir de sécuriser son couloir gauche face à Poulsen. Une mission qu'il a globalement bien réussie à remplir puisqu'il s'est même permis des montées dans le camp adverse pour apporter le surnombre. De nombreux centres, qui n'ont malheureusement pas trouvé preneur. Il a beaucoup plus souffert dans le second acte face à Poulsen. Remplacé par Pivaric à la 80e. Il s'est contenté de remplir ses tâches défensives.
Rakitic (5,5) : le milieu du FC Barcelone était comme à son accoutumée au four et au moulin. Première lance de rampement de son équipe, il était chargé de ressortir le ballon proprement. A la passe comme à la récupération, il n'hésitait pas à monter aux avant-postes pour apporter le surnombre, à l'image de ses nombreuses frappes (28e, 45e).
Brozovic (5,5) : au côté de Rakitic, le milieu de l'Internazionale était un peu plus cantonné aux tâches défensives que son coéquipier. Un pressing permanent, de nombreux ballons grattés, son activité dans l'entrejeu a fait beaucoup de bien à son équipe. On a également pu apprécier sa qualité technique sur quelques ouvertures bien senties. Remplacé à la 70e par Kovacic. Le milieu du Real Madrid a apporté du sang-neuf dans l'entrejeu danois. De la vitesse et des prises d'initiatives, son entrée en jeu a fait du bien à son équipe.
Rebic (6) : l'ailier de l'Eintracht Francfort a posé de grandes difficultés à la défense danoise. Des appels à répétition dans le dos de la défense, une activité incessante sur le front de l'attaque, il a effectué une rencontre d'une grande générosité. Mais comme ses partenaires sur le front de l'attaque, il n'a pas eu les opportunités de s'illustrer devant le but... jusqu'à cette 114e minute. Magnifiquement lancé par Modric, il se présentait face au gardien et l'éliminait d'un crochet, puis était fauché dans la surface et obtenait un penalty.
Modric (6) : impressionnant depuis le début de la compétition, le maître à jouer de l'équipe au damier était forcément très attendu ce soir. D'un point de vue personnel, il a réalisé une partie intéressante en faisant admirer toute sa palette technique : passes courtes, passes longues, ouverture millimétrées. Positionné en soutien de Mandzukic sur le papier, il n'a pas hésité à redescendre d'un cran pour donner le tempo du match. Mais comparé aux autres matchs, il n'a pas réussi à se montrer décisif par une passe clé ou une frappe... jusqu'à la 114e minute et cette sublime ouverture pour Rebic qui a amené le penalty par la suite. Un penalty qu'il s'est chargé de tirer... et qu'il a raté.
Perisic (3,5) : le feu follet de l'équipe au damier, c'est bien lui. Capable de faire la différence sur un pas, l'ailier de l'Internazionale avait la lourde tâche d'animer les offensives croates. Chose qu'il n'a pas vraiment réussi à faire durant le match. Si on l'a senti bien en jambes, il s'est montré trop brouillon dans ses gestes et dans ses choix. Remplacé par Kramaric à la 97e. L'attaquant d'Hoffenheim a apporté son envie et sa détermination, mais n'a pas d'occasion à se mettre sous la dent.
Mandzukic (4) : sur sa première occasion, l'avant-centre croate faisait mouche d'entrée. Opportuniste, il faisait trembler les filets d'une demi-volée peu académique mais efficace (4e). Face à une défense resserrée et bien compacte, il avait du mal à se faire trouver par ses partenaires. Ce dernier était alors obligé de décrocher pour toucher le cuir. Son manque de présence dans la surface danoise s'est alors fait cruellement ressentir. Remplacé par Badelj à la 109e.
Danemark
Schmeichel (7) : le portier de Leicester a répondu présent lorsqu'il a été sollicité en première période. S'il ne peut rien sur ce but de Mandzukic, il est bien là sur cette triple occasion croate à la 29e minute, ou sur la frappe de Rakitic (44e). En deuxième période, il n'a rien eu à faire pratiquement, si ce n'est sur cette tentative lointaine de Rebic (78e). Il arrête un penalty de Modric dans les prolongations, puis s'interpose aussi devant Badelj et Pivaric.
M. Jorgensen (6) : dès le début, le défenseur central danois a mis son équipe devant, étant bien positionné à la retombée de cette touche longue. Mais face au potentiel offensif croate, c'était surtout en défense qu'il avait du boulot. Et il a plutôt bien assuré, costaud dans sa surface. Il n'a jamais vraiment été mis en difficulté par ses vis à vis et a réalisé plusieurs actions décisives dans sa surface. Le numéro 13 se sacrifie en toute fin de match, avec un tacle sur Rebic qui filait seul au but, et c'est lui qui n'était pas au marquage au départ. Il s'en sort bien, puisqu'il ne prend pas le rouge.
Kjaer (6,5) : le patron de la défense danoise a bien tenu son rang, malgré quelques petites imprécisions en première période. A mettre à son actif : de bons ballons coupés ou repoussés, au sol ou dans le jeu aérien, des duels remportés face aux redoutables attaquants croates, et une relance toujours bien assurée envers ses partenaires du milieu de terrain. Serein, propre et fiable en somme.
Knudsen (5,5) : positionné sur l'aile gauche, il a eu un peu de mal à défendre en début de partie, les Croates n'hésitant pas à passer par son côté pour attaquer. Il a ensuite su se ressaisir et resserrer un peu les rangs derrière face à Perisic. En revanche, son apport offensif a été bien trop pauvre, ne montant que trop peu et se montrant maladroit lorsqu'il l'a fait. Ses longues touches ont cependant été assez compliquées à défendre pour les Croates.
Christensen (4,5) : encore utilisé un cran plus haut, en tant que sentinelle, le joueur de Chelsea est malheureux sur le premier but croate puisqu'il repousse, sans pouvoir l'éviter, le cuir dans les pieds de Mandzukic. Ensuite, il a eu ce rôle d'essuie-glace devant sa défense, qu'il a plutôt bien rempli. En revanche, on aurait peut-être aimé le voir avoir un peu plus de poids dans le jeu, et les joueurs offensifs ont senti cette absence de vrai premier relanceur. C'est d'ailleurs sûrement pour ça que Åge Hareide a mis Lasse Schöne (6,5) à sa place à la pause. Il a mieux endossé ce rôle, dictant parfaitement le ton des offensives danoises.
Delaney (6) : la simplicité à l'état pur. Travailleur sur les séquences défensives, il a parcouru énormément de kilomètres pour presser et tenter d'empêcher la liaison entre le milieu et l'attaque croate. Il avait de sacrés clients en face de lui qui plus est. Ensuite, il a toujours joué propre pour ses partenaires, assurant bien ses transmissions. Il aurait peut-être pu se montrer un peu plus présent devant, comme il l'avait déjà fait lors des matchs précédents. Krohn-Dehli a pris sa place à la 99e mais n'a pas pu apporter grand chose.
Eriksen (6) : un peu invisible lors des premiers instants de la partie, il est peu à peu monté en puissance, avec quelques ballons bien distillés, pour Braithwaite notamment (27e). Il a participé à la plupart des offensives danoises, en vrai électron libre entre la ligne du milieu et la surface croate. L'entrée de Schöne à la pause lui a aussi fait du bien, lui permettant de pouvoir monter d'un cran et ne pas forcément devoir descendre chercher le ballon assez bas. On attendait peut-être un peu plus de régularité sur l'ensemble du match. Il manque également son penalty.
Dalsgaard (5) : le piston droit danois a livré une prestation assez discrète, dans le bon comme le mauvais sens du terme. C'est à dire qu'il n'a pas commis d'erreurs derrière, et n'a jamais été pris à défaut, étant assez solide. Mais sur les séquences offensives, il n'a pas assez pesé. Et Poulsen aurait peut-être aimé que quelqu'un vienne lui prêter main forte sur son côté.
Braithwaite (5,5) : celui qu'on connaît bien en Ligue 1 a livré une copie correcte. Excentré à gauche, il a bien galopé et on l'a vu plusieurs fois dans la surface croate. Ses lacunes techniques l'ont en revanche souvent empêché de trouver le fond des filets ou de faire cette dernière passe. Volontaire et parfois dangereux mais maladroit donc. Il a aussi beaucoup donné défensivement pour venir épauler son latéral, surtout en première période. Son entraîneur l'a sorti pour mettre Pione Sisto à la pause de la prolongation. Le joueur du Celta a créé du danger grâce à sa vitesse.
Cornelius (4) : un peu esseulé à la pointe de l'attaque danoise, il a été très pénible à défendre pour l'arrière-garde croate. Costaud et volontaire dans ses efforts, il a ainsi gêné le duo Lovren-Vida dans ses appels notamment, ou dans les courses au coude à coude. Pas d'occasion ou de situations dangereuses à signaler en revanche, peu et/ou mal servi par ses coéquipiers. Nicolas Jorgensen (4) a pris sa place dans un changement poste pour poste à la 66e minute, mais lui aussi n'a pas eu grand chose à se mettre sous la dent.
Y. Poulsen (6) : remuant sur le flanc droit de l'attaque, il nous a cependant un peu laissé sur notre faim. Quelques gestes où on a pu apercevoir sa qualité technique, mais aussi beaucoup d'imprécisions. Des prises de balles intéressantes, où il a souvent fait des différences dans les derniers mètres, mais le dernier geste était ensuite la plupart du temps raté. A sa décharge, il a beaucoup dépensé d'énergie dans les tâches défensives