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Argentine : la « Rosario connexion » veut mettre le cap sur la Russie !

Alors qu’en Argentine, les clubs de Buenos Aires et sa région trustent le championnat national, sept joueurs de l’effectif de l’Albiceleste retenu par Jorge Sampaoli pour affronter l’Italie et l’Espagne sont originaires de Rosario. Troisième ville du pays des gauchos, elle a notamment enfanté un certain Lionel Messi. Mais pas que...

Par Mathieu Rault
15 min.
Lionel Messi, Ever Banega et Angel Di Maria sont originaires de Rosario @Maxppp

Alors que certains joueurs brillent par leur absence, la sélection argentine n’en est pas moins pétrie de talents. Attendue, comme toujours, à l’approche des plus grandes compétitions de football. Si 17 des 28 clubs que compte la Superliga Argentina, première division argentine de football, sont basés dans le Grand Buenos Aires, la dernière liste de Jorge Sampaoli, pour affronter l'Italie et l'Espagne en amical, fait la part belle à une autre région d’Argentine. Sur les vingt-huit sélectionnés, sept joueurs sont nés à Rosario, plus grande ville de la Province de Santa Fe et troisième ville du pays derrière Buenos Aires et Cordoba. Une ville marquée de l'empreinte des Bielsa, Martino, Valdano ou Messi, qui vit au rythme du football, à travers la rivalité entre Rosario Central et les Newell's Old Boys.

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Appelés par Jorge Sampaoli pour les rencontres de préparation à la Coupe du Monde 2018, Nahuel Guzman, Ever Banega, Pablo Pérez et Lionel Messi ont la double particularité d'être né à Rosario et d’avoir tous porté les couleurs des Newell’s Old Boys. Neuf ans. Le temps que Nahuel Guzman, portier remplaçant de l’Albiceleste, a passé dans son club formateur avant de tenter l’aventure chez les Tigres d'André-Pierre Gignac. Newell, comme le nom du fondateur du club rosarino. Isaac de son prénom. Un Anglais émigré en Argentine qui créa, puis dirigea le Colegio Comercial Anglicano Argentino à partir de 1884, première école non catholique de la ville, qui accueillait des enfants de toutes origines et mettait en valeur l'éducation physique. Les couleurs de l'équipe, le rouge et le noir, font référence aux drapeaux de l'Angleterre, patrie d'Isaac Newell, et de l'Allemagne, d'où était originaire la famille de sa femme.

Si «El Paton» Guzman, surnom qui fait référence à ses grands pieds, évolue désormais au Mexique, il n'en oublie pas pour autant de venir saluer les siens, dans son quartier de Rosario, entre deux sélections. Là-bas, il n'a pas changé ses habitudes, grimpe dans le colectivo 115, son fils endormi dans les bras et s'en va rendre visite à son père. «J'avais besoin de sentir ça», déclare le joueur à un ami, alors que le bus qui a quitté l'Aéroport international Islas Malvinas fend la ville d'ouest en est. Le parcours de Nahuel Guzmán et de Newell a toujours été lié. Le gardien de but qui a débuté dans le club Deportivo y Social Lux s'est ensuite inscrit aux Old Boys. Ses sœurs, Candelaria et Paloma, continuent à jouer au volleyball au club où Patón a fait ses débuts en professionnel il y a treize ans. La Rosario Connexion fonctionne comme un petit microcosme. Si le portier a découvert la sélection en 2014, c'est que son ancien coach chez les Newell's Old Boys, un certain Gerardo «Tata» Martino, lui en a ouvert les portes.

L'ancien coach du FC Barcelone, sélectionneur de l'Albiceleste de 2014 à 2016, a passé près de 23 ans chez les Old Boys, parcourant les équipes juniors, avant d'intégrer le groupe professionnel, puis d'effectuer ses classes en tant que coach des catégories de jeunes puis de prendre les rênes de l'équipe première lors de la saison 2012/2013. C'est aussi grâce à cette proximité entre les différents personnages de la ville que Lionel Messi appuie la candidature de Martino à l'été 2013, afin qu'il prenne la relève de Tito Vilanova à la tête de l'effectif blaugrana. Aujourd’hui coach de l'Atlanta United FC, en MLS, «Tata» Martino reste le joueur le plus capé et le plus titré des Leprosos (Lépreux). Un surnom qui colle à la peau des fans et des joueurs des Newell's Old Boys depuis le début du 20e siècle et une rencontre qu’ils avaient disputé au profit des Lépreux de Rosario. En face, le rival de Rosario Central avait décliné l’invitation et alors reçu le qualificatif de Canallas (Canailles).

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Emblème parmi les emblèmes de Rosario, Lionel Messi a fait, sans le vouloir, du quartier de Las Heras, au sud de la ville, un must-see des pèlerins de passage au pays des gauchos. Si la Pulga a quitté famille et copains à l'âge de treize ans, pour développer sa croissance et des aptitudes déjà hors normes du côté de Barcelone, les murs de la ville portent aujourd'hui les traces des exploits du trentenaire. C'est grâce à sa grand-mère, Celia, que Leo a fait ses débuts au foot. «J'étais petit, nous allions tous au club du quartier (Grandoli, ndlr), toute la famille. Là-bas, jouait mon frère, mes cousins, chacun dans des catégories différentes. Nous avions tous des âges différents et j'étais parmi les plus petits. Il n'y avait pas de catégorie pour moi à cette époque. Ce jour-là, il manquait un joueur et ma grand-mère a dit à l'entraîneur « fais jouer le petit !,» révélera l'Argentin dans une interview rare donnée à TyC Sports.

Le coach lui répond alors que Leo est bien trop petit et qu'il ne saurait pas où le positionner sur le terrain. Mais la grand-mère du petit Lionel insiste. Figure du club local, appréciée de tous, il ne lui en faut pas beaucoup pour faire pencher la balance en faveur de son petit-fils. Ce jour de l'année 1992, malgré sa petite taille, Leo Messi inscrit plusieurs buts et embrasse une carrière dans les catégories de jeunes des Old Boys (1995-2000). Le début du chemin qui le mènera vers l'Olympe. 1992, c'est aussi l'année qui voit les Newell's Old Boys, alors coachés par un certain Marcelo Bielsa, atteindre la finale de la Copa Libertadores (perdue aux tirs aux buts face à São Paulo) et remporter le titre de champion d'Argentine. En 2009, El Coloso del Parque, arène des Old Boys depuis 1911, qui atteint aujourd'hui les 42 000 places, prend le nom de l'ancien entraîneur de l'OM et du LOSC, joueur des Old Boys de 1976 à 1978, mais surtout coach inoubliable de 1990 à 1992.

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Aux antipodes d'un Marcelo Bielsa issu d'une famille bourgeoise de Rosario, qui aura passé sa jeunesse à proximité du stade de l'Estrella Azul, club situé dans le quartier de Belgrano, à l'ouest de la ville, Ever Banega est lui un enfant du sud. Des quartiers pauvres. Originaire du Barrio del Saladillo, il grandit à quelques encablures de Leo Messi. Le milieu de terrain du Séville FC est le troisième d'une fratrie de cinq garçons.«Jusqu'à ce que je commence à jouer en tant que professionnel, ma famille n'avait pas assez d'argent pour manger et nous avons dû faire face à pas mal de situations compliquées. Nous n'étions pas loin de manger de la boue. Si ce n'est de nous manger les uns les autres,» racontera à El Pais un Ever Banega qui devait aussi partager une paire de Puma avec ses frères. «Je partageais les crampons avec mes grands frères. Luciano jouait à 13h, César à 15h et ensuite c'était moi.»

Si l’argent manque dans la famille Banega, Ever peut compter sur un entourage protecteur et un père entraîneur. «Dans mon quartier, il y avait de meilleurs tapeurs de ballon que moi, mais aujourd’hui, ils sont en prison. Si je suis ici, c'est grâce à mes parents. Ils ne m'ont jamais laissé seul,» dira El Tanguito (la petit danseur de tango) au même quotidien espagnol. Celui qui a fait ses classes au club local de Nuevo Horizonte se rappelle avoir affronté le petit Messi, alors qu'il évoluait chez le voisin de Grandoli. «J'étais un 88, mais mon père, Daniel, était l'entraîneur des 87. Il m'a intégré au groupe. Leo (Messi) nous en mettait toujours plein la vue, c’était une puce (pulga en espagnol), son maillot était trop grand pour lui, mais il le mouillait,» évoquera Banega auprès du quotidien argentin La Nacion. Comme la Pulga, il fait ses classes aux Newell's Old Boys, avant que le célèbre entraîneur des jeunes Leprosos, Jorge Griffa, ne l'emmène dans ses valises au moment de rejoindre le Département du Football amateur de Boca Juniors.

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Moins connu que ses coéquipiers rosarinos appelés en sélection, Pablo Pérez devra s’accrocher pour voir la Russie. Actuel capitaine de Boca Juniors, leader du Championnat d’Argentine, le milieu de terrain de 32 ans profite d’une baisse de forme de l’autre Pérez, Enzo, milieu de terrain de River Plate, pour grappiller une sélection et pourquoi pas s'installer sur la durée. Sur le banc face à l’Équateur, le Rosarino espère disputer ses premières minutes sous les couleurs de l'Albiceleste face à l’Italie ou l’Espagne. Le Xeneize d'adoption a d’abord évolué sous les couleurs des Newell’s Old Boys. Avec son frère, Ruben, surtout grâce à ses jambes, Pablo tente de porter le rêve d’un père cloué dans un fauteuil et qui vit, dans la zone ouest de Rosario, l’aventure par procuration. Une famille qui n'a pas caché avoir versé quelques larmes à l'énoncé de la liste des 28. Le milieu de Boca imagine un come-back chez les Old Boys, pour y jouer avec la Pulga. «C’est sa volonté et j’espère, en tant que supporter de Newell’s, que cela deviendra réalité. Si j’ai la chance de revenir au club et qu’il est présent, ce serait génial. Je réaliserais un rêve,» avait-il déclaré à TyC Sports.

Comme de coutume en Argentine, les joueurs sont liés de manière irrévocable au club du quartier dans lequel ils voient le jour. «Je suis originaire du quartier de Sarmiento et j’ai passé toute ma vie à cinq pâtés de maisons du stade. J’évoluais au club Regatas, juste à côté du stade. Mes amis sont Canallas et lorsque j’ai commencé à aller au Gigante de Arroyito, je suis tombé sous le charme,» racontera au journal El Grafico un Giovani Lo Celso qui a quitté Rosario Central et les alentours du Rio Parana en janvier 2017 pour rejoindre le Paris Saint-Germain. Le milieu de terrain garde un souvenir ému d’un soir de match face à River Plate, lors duquel il accompagnait les joueurs sur la pelouse. «Je tenais la main de Mariano Messera. Dans cette équipe, il y avait aussi Loncho Ferrari, avec qui j’ai joué par la suite. Ce moment fut comme un flash, une folie. Je ne comprenais pas, parce que j’étais un gamin. Je regardais les gens dans les tribunes. Là-bas, le football se vit avec passion et être supporter de Central est une douce maladie. J’ai ensuite été ramasseur de balle et, déjà, je rêvais de jouer au Gigante, qui est toujours plein.»

Il faut aller arpenter les rues du nord de Rosario pour découvrir où Angel Di Maria et Giovani Lo Celso, encore tout récemment, ont frappé leurs premiers ballons. Revêtant la tunique jaune et bleu de Rosario Central. Neuf ans séparent Lo Celso, 21 ans, d’Angel Di Maria, 30 ans. Un écart suffisant pour que le jeune Giovani ait été inspiré par son illustre voisin. «Je regardais beaucoup Angelito Di Maria, un garçon qui, en plus, était un fan de Central. J’ai toujours suivi son évolution. Quand il joue, j’ai toujours envie de le regarder. Son humilité fait sa grandeur.» Alors qu’il évoluait pour sa seule et unique saison avec les pros de Central, Lo Celso ne devait certainement pas s'imaginer traverser l’Atlantique et retrouver son modèle au Paris Saint-Germain un an plus tard. Finaliste malheureux de la Coupe d’Argentine et troisième du Championnat d’Argentine, El Mono (Le Singe) Lo Celso quitte son club de cœur. Laissant, déjà, une trace dans le quartier qui l’a vu grandir. À son arrivée à Paris, c’est un autre milieu gaucher de formation qui l’accueille. Un autre Rosarino.

Avec 92 sélections à son actif, Angel Di Maria se pose en taulier de l’Albiceleste à l’approche de la Coupe du Monde en Russie, son troisième Mondial. Comme son jeune coéquipier au PSG, El Fideo (La Nouille) est originaire des quartiers nord de Rosario. La Perdriel, une petite rue étroite du quartier El Churrasco. Angel Di Maria grandit au numéro 2066. Turbulent, à quatre ans, sa mère Diana l’inscrit au foot et deux ans plus tard, Rosario Central s’intéresse déjà au petit Angel. Son arrivée à Canalla, club dont il est fan, n’était pas banale pour l’époque. À six ans, la légende dit que Di Maria avait marqué 64 buts en une saison avec El Torito, club installé à 500 mètres du domicile des Di Maria. La vérité est qu'il a joué deux très bons matches avec le maillot d'El Torito contre Rosario Central. Assez pour que l’entraîneur de la génération 88 de Central le rapatrie chez les Jaune-et-Bleu. Un transfert réalisé en échange d’une promesse de 26 ballons de football.

«Naître dans la rue Perdriel a été et sera toujours la meilleure chose qui soit arrivée dans ma vie». Tels sont les mots qui apparaissent sur l’un des bras d’Angel Di Maria. Une marque indélébile qui parcourt aussi la peau de ses meilleurs amis : Alex, Nico, Diego, Mauri, Jeremias et Bryan. Une bande inséparable qui a toujours accompagné El Fideo dans son apprentissage. Lorsqu’il doit traverser la ville pour se rendre aux installations de Rosario Central, c’est sa mère, Diana, qui le trimbale sur sa bicyclette. À 16 ans, Angel Di Maria partage son temps entre formation et coups de main à son père, distributeur de charbon et de bois de chauffage. «Certains jours, il arrivait à l’entraînement avec les mains sales, à force de distribuer le charbon et le bois. Parfois, il s’était coupé,» se souvient Marcelo Trivisonno, ancien joueur de Central qui s’occupait des jeunes pousses du club. Timide, peu causant, le terrain est sa thérapie. Lié au club rosarino, Angel Di Maria arbore aujourd'hui le blason jaune et bleu sur sa jambe gauche. Celle avec laquelle il a conquis le monde du football.

Né dans la même ville, mais pas tout à fait, à l'extrême sud, là où peu de gens mettent les pieds, Angel Correa n’a lui jamais foulé les pelouses des grands clubs de la ville, parcourant très jeune les 250 kilomètres qui séparent Rosario de Buenos Aires, pour embrasser la carrière de footballeur du côté de San Lorenzo. Mais celui qui évolue désormais à l'Atlético de Madrid a bien connu les rues du sud de la plus grande ville de la Province de Santa Fe. Pour le meilleur et pour le pire. Issu d’une famille (très) nombreuse (9 frères), le Rosarino a dû rapidement zapper l'enfance après le décès de son père lorsqu’il avait dix ans. L’attaquant de 23 ans se le répète aujourd’hui et le raconte à La Nacion. «Je dois continuer à travailler parce que j'ai une famille derrière moi et, comme au début, ils dépendent de moi et je ne peux pas baisser les bras. Je devais prendre soin de pratiquement toute la famille depuis que j'étais petit. J'avais l'habitude de nourrir mes frères et moi, parce que ma mère ne voulait même pas manger».

Son quartier, Las Flores, là où les convives du mariage de Lionel Messi hésitaient à mettre les pieds en juin de l’année dernière, est gangrené par les gangs. Fief de Los Monos (les Singes), narcotrafiquants notoires, c’est ici qu’Angel Correa tente de tracer son chemin vers les sommets du football. «J’ai connu des types qui étaient de très bons joueurs, mais qui passaient leur temps à se droguer. Mes proches m’ont toujours conseillé de rester focalisé sur le football. Quand tu viens d’un tel quartier, la vie est forcément difficile. Tout le monde tire vers le bas, te dit que tu vas tomber dans la drogue, et finir en prison. Mon exemple montre qu’on peut s’en sortir,» expliquera Angelito (Le petit ange) au mensuel sportif argentin El Grafico. Hincha (supporter) de Rosario Central depuis tout petit, c’est pourtant sans avoir foulé la pelouse du Gigante de Arroyito qu’Angel Correa quitte sa ville natale à 12 ans, après un essai concluant à San Lorenzo. Et après avoir touché un nouveau rêve de son soulier en signant à l'Atlético de Madrid en 2014, Angel Correa espère maintenant disputer sa première Coupe du Monde cet été, en Russie.

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Un rêve qui semble fuir un autre Rosarino. Mauro Icardi. Malgré 22 buts inscrits avec l’Inter cette saison, le Nerazzurro n'est pas dans les petits papiers de Jorge Sampaoli. Le buteur a grandi dans le quartier de Sarraeta, non loin des Parisiens Lo Celso et Di Maria, et foulé les pelouses du petit club basé dans le Barrio Alberdi. Supporter des Newell’s Old Boys, il avait rejoint l’Espagne à huit ans, suivant les mutations de son père. Non sélectionné pour les rencontres amicales face à l'Italie, ce soir, et l'Espagne, mardi, il conserve néanmoins un infime espoir de rejoindre la bande de Rosario au Mondial. Sept joueurs que leur ville érigera au rang de héros s'ils ramènent le trophée au pays dans quatre mois. Mais certains, comme Lionel Messi, n'auront peut-être pas besoin de cela pour rester à jamais dans l'histoire d'une ville qui ne compte plus les légendes qui l'ont fréquentée.

Ils ont fréquenté Rosario Central :

Fondé en 1889 par des ouvriers anglais du chemin de fer, le Central Argentine Railway Athletic Club devient, au moment de la fusion de 1903 entre la Central Argentine et la Compagnie des Chemins de Fer de Buenos Aires, le Club Atlético Rosario Central. Cesar Luis Menotti, Ezequiel Lavezzi, Angel Di Maria, Giovani Lo Celso, Roberto Abbondanzieri, Edgardo Bauza, Eduardo Coudet, Kily González, Mario Kempes et Juan Antonio Pizzi ont notamment fréquenté ses rangs.

Ils ont fréquenté les Newell's Old Boys :

Eduardo Berizzo, Maximiliano Rodriguez, Mauricio Pochettino, Gabriele Batistuta, Lucas Bernardi, Ever Banega, Ezequiel Garay, Sergio Goycochea, Gabriel Heinze, Diego Maradona, Lionel Messi, Jorge Valdano, Marcelo Bielsa, Gerardo Martino, David Trezeguet, Walter Samuel, Ariel Ortega et Justo Villar ont été parmi les nombreux joueurs à porter les couleurs de la Lepra.

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