Entretien avec... Thomas Kahlenberg : « Un retour en France, ça me plairait »
Milieu de terrain à la technique certaine, Thomas Kahlenberg a connu de belles saisons en Ligue 1 sous les couleurs d'Auxerre. Actuellement sous contrat avec Wolfsburg, le joueur vit une situation plus que compliquée, lui qui a été tout bonnement écarté de l'équipe première. Pour Foot Mercato, l'international danois revient sur sa saison, ses envies d'ailleurs, et sur la sélection.
**Foot Mercato : Tout d'abord Thomas, comment allez-vous ?
Thomas Kahlenberg :** Ça va, merci. Depuis la reprise cet été, on m'a écarté du groupe professionnel. Je m'entraîne avec l'équipe réserve. C'est clair que là, c'est difficile à Wolfsburg. Il semblerait que ce soit fini pour moi ici. Le mercato hivernal arrive, j'espère naturellement pouvoir trouver une solution, qu'on puisse se séparer. On verra, mais il faut trouver une solution.
**FM : Vous a-t-on expliqué les raisons de cette mise à l'écart ? Avez-vous pu en discuter avec le coach Felix Magath ?
TK :** En fait, j'ai été blessé un mois pendant la reprise. Quand je suis revenu, il m'a tout de suite dit que j'allais passer par l'équipe réserve pour retrouver la forme. Il ne m'a pas précisé la durée, je pensais donc que ça serait pour une ou deux semaines. Et puis je n'ai pas trop compris, je pense que je pouvais retrouver la forme plus rapidement avec l'équipe première. Je pensais que ça serait court, mais depuis il ne m'a jamais repris. Franchement, il ne m'a jamais donné d'explication.
**FM : Avez-vous cherché à avoir des explications de sa part, ou de la part des dirigeants ?
TK :** J'ai parlé un peu avec lui, mais c'est compliqué. Je pense simplement qu'il veut que je parte. Cette saison n'est pas bonne pour moi. J'espère pouvoir partir, je pense que ce sera le cas.
**FM : Savez-vous si la direction serait d'accord pour vous laisser partir librement ?
TK :** On a commencé à parler un petit peu, mais je ne sais pas exactement dans quelles conditions je pourrais partir. Mais il faut déjà que des clubs soient intéressés, après on pourra discuter avec le club. Je suis sous contrat jusqu'en juin 2013, il me reste donc un an et demi de contrat. Il faut voir quelles sont les possibilités. J'espère en tout cas pouvoir rejouer au football, c'est ça mon but. J'ai envie de rejouer, je suppose que le club ne veut pas me payer pour rien. J'espère qu'on trouvera une solution ensemble.
**FM : Peut-on dire qu'il s'agit là de la pire situation que vous ayez connu dans votre carrière ?
TK :** Oui, c'est clair. Je garde confiance, je connais mes qualités, je ne me sens pas plus mauvais aujourd'hui parce que je suis avec l'équipe réserve. J'ai envie de rejouer au football, c'est difficile de ne faire aucun match, de m'entraîner sans aucun but. Et c'est dur de trouver un nouveau club alors que je ne peux jamais me montrer. Aucun club ne peut me voir le week-end, c'est aussi pour ça qu'on n'a pas encore trouvé de solution.
**FM : Comme vous l'avez précisé au début, vous avez été blessé cet été. Où en êtes-vous aujourd'hui sur le plan physique ?
TK :** J'ai repris l'entraînement dès le mois d'août et, depuis, je n'ai raté aucun entraînement. On bosse bien, on travaille. Ma forme physique est très bonne. C'est clair qu'il me manque la compétition, je n'ai pas de matches dans les jambes. Mais je me sens bien, je suis bien physiquement. Je n'attends que la compétition pour faire des matches, c'est tout ce qu'il me manque.
**FM : Certains clubs seraient intéressés, on parle notamment de Saint-Etienne ou de Lucerne. Qu'en est-il exactement ?
TK :** Je suis ouvert à tout, je ne peux pas me permettre de faire des choix. J'espère que des portes s'ouvriront, il faut voir les possibilités. Mais je préfère ne pas faire de commentaires sur des clubs spécifiques.
**FM : Est-ce qu'un retour en France pourrait vous plaire ?
TK :** Oui, ça me plairait. Je n'ai que des bons souvenirs en France. Et puis avec la langue et la connaissance de la France, c'est bien pour l'adaptation. Donc oui, évidemment.
**FM : Pour en revenir à votre carrière, vous avez évolué au Danemark, en France et en Allemagne. Quelles sont les grandes différences entre ces championnats ?
TK :** C'est clair que le Danemark a le niveau le plus faible. Moi, la France m'a bien plu. C'est un jeu un peu différent par rapport à celui pratiqué en Allemagne. C'est un peu plus fermé, il y a moins d'espaces, d'occasions, de buts. En Allemagne, c'est plus ouvert, c'est un peu moins tactique. Mais pour le public, c'est mieux au niveau du spectacle. Il y a beaucoup d'occasions, c'est ça la différence. Après, je pense que les deux championnats sont d'un très haut niveau.
**FM : Vous êtes arrivé à Wolfsburg après le titre obtenu en Bundesliga. Malheureusement, le club n'a pas su confirmer par la suite. Comment l'expliquez-vous ?
TK :** Je ne sais pas vraiment, beaucoup de choses se sont mal passées. C'est un club qui n'était pas habitué à gagner un titre. Je pense que c'était super bien pour l'histoire du club de gagner ce titre, mais c'était difficile ensuite de le défendre. Depuis que je suis là, on doit en être à notre cinquième entraîneur. Il n'y a pas assez de continuité dans le travail peut-être.
**FM : L'Euro aura lieu cet été. Est-ce que cela vous motive encore plus à l'idée de trouver un club pour être à nouveau dans les petits papiers du sélectionneur ?
TK :** C'est clair. Je veux tout d'abord dire que, même s'il n'y a pas l'Euro au bout, j'ai quand même une grosse motivation à l'idée de pouvoir rejouer au football. Mais c'est sûr que l'Euro donne encore une motivation supplémentaire, parce que je sais que si ça se passe bien quand je rejouerai, je suis normalement dans l'effectif de l'équipe nationale. C'est donc un but pour moi, mais il faut d'abord trouver un club où m'exprimer.
**FM : On peut dire que le Danemark a tiré un groupe très compliqué pour cet Euro, avec le Portugal, l'Allemagne et les Pays-Bas. Quels est votre sentiment ? Une frustration ou, au contraire, avez-vous hâte de pouvoir affronter de tels adversaires ?
TK :** Un peu des deux. Je pense que c'est un groupe très, très compliqué. Pour se qualifier, on aurait préféré un autre groupe, un groupe moins costaud. Ça fait trois matches minimum, et trois gros matches. On n'est pas favoris, on peut donc jouer plus librement. On a des possibilités. Mais bon, l'Euro est encore loin, beaucoup de choses peuvent se passer d'ici là. On n'a pas aucune chance, je suis optimiste. Mais c'est vrai que ce sera compliqué.
**FM : Enfin, un petit mot sur Evian, où évoluent vos compatriotes Andersen, Poulsen, et Wass. Suivez-vous leurs performances ?
TK :** En fait, Christian Poulsen est un bon ami, je parle souvent avec lui. Je suis donc un petit peu, mais je ne peux pas voir les matches comme je n'ai pas la télévision française. Comme j'ai fait quatre ans en France, je connais beaucoup de joueurs. Le championnat m'intéresse, je suis les résultats, le classement.
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