Ce qu’il faut savoir sur Thomas Tuchel
Devenu officiellement le nouvel entraîneur du PSG, Thomas Tuchel est un tacticien reconnu en Allemagne, mais forcément plus méconnu dans nos contrées. Voici quelques éléments pour vous aider à le découvrir plus en profondeur.
Thomas Tuchel est donc le nouvel entraîneur du PSG. Un choix étonnant au regard des différents noms évoqués par les différents médias européens ces dernières semaines. Car Thomas Tuchel a une expérience somme toute limitée et un palmarès quasiment inexistant dans le monde professionnel (Coupe d’Allemagne 2017). Voici ce que vous devez savoir au sujet de Thomas Tuchel, et qui a peut-être séduit les dirigeants parisiens.
Un fan absolu du Barça de Guardiola
Thomas Tuchel est un ancien joueur professionnel qui a dû arrêter sa carrière prématurément en raison d’une blessure. Il coupe alors avec le football mais y replonge peu à peu. Entraîneur d’équipe de jeunes à Stuttgart, entre autres, il obtient un titre de champion avec les U19 de Mayence, à la surprise générale. A quelques jours de la reprise de la Bundesliga, où Mayence vient d’être promu, l’entraîneur Jorn Andersen est démis de ses fonctions après une défaite en Coupe d’Allemagne. Le poste est proposé à Tuchel, qui, là encore, va étonner tout son monde. Avec par exemple une victoire de prestige face au Bayern Munich lors de la 3e journée, à domicile moins de 20 jours après son intronisation ! Mayence termine 10e lors de cette saison de retour parmi l’élite. Mais le chef d’oeuvre aura lieu la saison d’après, avec une 5e place au final, et une 2e place à la trêve hivernale. Durant cette trêve, Tuchel emmène son équipe en stage en Espagne dans l’ancien centre d’entraînement du Barça. Il n’a pas de contact avec les joueurs blaugrana mais s’inspire du football prôné par Guardiola. Il regarde et analyse ainsi des heures de vidéo des entraînements dirigés par l’entraîneur espagnol. Sa philosophie du football est similaire à celle de son confrère. Il prône un jeu de possession et surtout un pressing infernal dès la perte du ballon pour le récupérer au plus vite. Mais nous y reviendrons plus tard.
Capable de tenir tête à ses dirigeants
Devenu un entraîneur respecté après ses bons résultats avec Mayence, il ne parvient pas à rééditer les accomplissements de sa deuxième saison. Toutefois, pour un club comme Mayence, il n’y a rien de honteux à finir 12e ou 13e comme cela arrive. Mais Tuchel est lassé et à la fin de la saison 2013-2014, il décide de tout arrêter, alors qu’il lui reste un an de contrat. Ses dirigeants ne veulent pas le laisser filer mais Tuchel tient tête et décide de prendre une année sabbatique. « J’avais la ferme idée que mon temps était fini à Mayence. C’était mon désir et ma volonté de prendre une année sabbatique », expliquera-t-il. Il en profite pour prendre du bon temps auprès de ses proches, renouer avec sa vie sans le football. Mais surtout, il change physiquement en décidant d’adopter un régime alimentaire drastique, qu’il va s’employer à imposer à ses futurs joueurs.
Régime drastique
« Plus de sucre, de blé ou de céréales. Au début, ce n’était pas facile de se passer de ces choses habituelles. Mais maintenant, tout a bon goût pour moi. Et mon corps se sent mieux. » Voilà ce qu’explique Ilkay Gündogan durant la saison 2015-2016. Thomas Tuchel a été nommé pour succéder au volcanique Jürgen Klopp. Et il est bien décidé à appliquer à son nouveau club les préceptes alimentaires qu’il a choisi de suivre. De l’équipe pro au département junior, c’est tout le BVB qui se plie aux exigences de Tuchel. Et cela fonctionne, à l’image de ce que raconte alors Gundogan. Après une saison précédente ratée, le Borussia revient en haut de l’affiche en Bundesliga et termine 2e, mais avec le meilleur nombre de points pour un dauphin. « Thomas a quelques idées à l'entraînement et aussi sur le terrain. Il est très méticuleux et extrêmement motivé. Un point important est certainement le régime alimentaire », déclare alors le directeur sportif Michael Zorc. Cependant, la deuxième saison est moins aboutie et l’intransigeance de Tuchel, pas seulement sur le plan alimentaire, commence à faire grincer des dents dans le vestiaire.
Les joueurs l’aiment… ou le détestent
Tuchel a ses partisans, et ses détracteurs. Même si ces derniers ne l’ont jamais affirmé clairement dans la presse. Mats Hummels fait clairement partie de la deuxième catégorie. Il n’était pas friand du contrôle permanent exercé par l’entraîneur allemand et de son exigence. Cité comme une piste possible au Bayern Munich, Hummels aurait, selon une partie de la presse allemande, expliqué à ses dirigeants que s’il débarquait en Bavière, alors il préférerait partir ! A l’inverse, d’autres joueurs ont apprécié travailler sous ses ordres. Ce fut le cas d’Ousmane Dembélé, aujourd’hui au Barça. « C’est un entraîneur qui m’a beaucoup fait confiance. Il était toujours là pour moi et il m’a beaucoup apporté. Nous avons beaucoup ri ensemble, mais parfois il a été dur avec moi. C’est un très bon entraîneur avec qui j’ai passé de bons moments ».Tuchel a fait progresser de nombreux joueurs, devenus internationaux par la suite (Holtby et Schürrle à Mayence par exemple, Dembélé ou Weigl à Dortmund).
Un tacticien hors pair
Tactiquement, Thomas Tuchel est reconnu comme l’un des meilleurs entraîneurs du pays. Son jeu de possession, sa science du football, sa passion débordante et les confidences de plusieurs joueurs à ce sujet le prouvent. Tuchel s’adapte à l’adversaire, mais il a malgré tout un système privilégié : le 4-3-1-2. Un système qui ressemble au 4-4-2 losange, mais les 3 joueurs du milieu sont plus axiaux. Cela génère donc une grosse densité de joueurs dans l’entrejeu et, inconvénient, des ailes un peu dégarnies, ce qui peut représenter un danger défensivement. Par contre, Tuchel réclame à ses joueurs un engagement physique total. Ses équipes étaient d’ailleurs réputées pour terminer très fort les rencontres. Le meneur de jeu sous les deux attaquants a pour tâche de harceler les milieux défensifs adverses, sans le moindre répit. Les schémas de Tuchel sont cependant évolutifs et il ne manque jamais de s’adapter à l’adversaire et aux changements en cours de rencontre. Tuchel s’avère donc être un entraîneur exigeant, avec ses joueurs comme avec ses dirigeants. La fin de son aventure à Dortmund s’est dessinée lorsqu’il a publiquement affirmé son désaccord avec ses dirigeants lors de l’attentat du bus, avant la rencontre de Ligue des Champions face à Monaco. Pour lui, il ne fallait pas rejouer cette rencontre dès le lendemain, un avis partagé par les joueurs. Au PSG, Tuchel aura matière à exprimer son sacré caractère !
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