Rencontre avec ces Français du bout du monde : Derek Decamps

À l'heure où bien des joueurs décident de plier bagage direction la Grèce ou la Turquie, d'autres footballeurs n'hésitent pas à filer encore plus loin dans le but d'exercer leur métier et de découvrir de nouvelles cultures. Rencontre avec ces Français partis aux quatre coins du globe.

Par Khaled Karouri
3 min.

L'Afrique du Sud a été au cœur de toutes les attentions l'été dernier, la Coupe du monde se déroulant au pays des Bafana Bafana. Mais savez-vous qu'un joueur français évolue au sein du championnat sud-africain ? En effet, le défenseur central Derek Decamps porte les couleurs de l'Ajax Cape Town. Contacté par nos soins, le joueur nous raconte son parcours : « En fait, j'ai commencé chez les jeunes de l'AC Milan, vers l'âge de 10-12 ans. J'ai fait deux ans là-bas et ensuite je suis parti à Cannes. J'ai donc fait le centre de formation de l'AS Cannes et j'ai passé 8 ans là-bas. Ensuite, à 20 ans, je suis parti en Grèce à l'Aris Salonique puis à Giannina. J'ai fait deux ans en Grèce et j'ai eu des problèmes d'ordre financier comme ça se passe souvent en Grèce. J'étais en procès avec le club concerné et j'ai quitté la Grèce. J'ai fait deux années en Espagne, une année à Lorca et une autre à Alcorcone. Et ensuite, il y a un an et demi, j'ai eu l'opportunité de venir ici à l'Ajax Cape Town. J'ai décidé de tenter ma chance et ça m'a plu. Tout s'est bien passé et je suis très heureux de cette aventure ».

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Dix-huit mois après avoir posé ses valises là-bas, le natif de Cannes a désormais plus de recul sur ce pays. Et s'il s'y plaît, un retour en France ne serait pas fait pour lui déplaire : « La vie de tous les jours est comme partout, même si c'est vrai qu'il y a encore l'apartheid qui est ancré dans les mentalités. Les Blancs et les Noirs ne se mélangent pas comme on pourrait le voir dans d'autres pays. Au début, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je ne savais pas trop à quoi j'allais être confronté en fait. Mais Cape Town est une ville très européenne. Il y a une communauté française ici et pas mal d'européens. C'est donc quand même plus facile pour s'adapter. Après, vivre dans une autre ville comme Johannesburg, je ne sais pas trop. Là, je suis en fin de contrat. J'ai une option du club, donc on va voir si je décide de rester ou pas. J'aimerais bien rentrer en Europe. Ma femme attend des jumeaux, donc elle préfèrerait sans doute se rapprocher de la famille. Donc s'il y a une opportunité de se rapprocher de l'Europe, on verra. Bien sûr, rentrer en France serait une priorité ».

Et forcément, difficile d'évoquer l'Afrique du Sud sans parler de la Coupe du monde. Et le plus Bafana Bafana des Français en garde un bon souvenir malgré le fiasco des Bleus : « On a repris l'entraînement le jour où la France jouait contre l'Afrique du Sud. Je n'ai donc pas pu voir l'atmosphère qu'il y avait quand les Bafana Bafana jouaient. Mais c'était quand même formidable, tout s'est déroulé parfaitement. Les gens se sont lâchés, ici ce n'est pas comme en Europe. Ce n'est pas comme en France, en Angleterre ou en Grèce où certains supporters se battent. Ici, on peut voir des supporters de deux équipes assis à côté l'un de l'autre et se chambrer. C'est la fête. Après, c'est difficile de commenter le parcours de la France (rires). Seuls les joueurs savent ce qu'il y a eu. Mais ça a été une immense déception. Un évènement comme une Coupe du monde, ça doit être beau. Ça ne peut pas se terminer comme ça, la nation a eu honte de ce qu'il y a eu. C'est un gâchis ». Déterminé à retrouver l'Europe et la France dans les mois à venir, Derek Decamps espère bien assouvir ce rêve. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

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