À l'heure où bien des joueurs décident de plier bagage direction la Grèce ou la Turquie, d'autres footballeurs n'hésitent pas à filer encore plus loin dans le but d'exercer leur métier et de découvrir de nouvelles cultures. Rencontre avec ces Français partis aux quatre coins du globe.
Alors que le monde du football a été pointé du doigt ces derniers temps pour son côté bling bling et à cause de quelques faits divers peu reluisants, certains joueurs sont aux antipodes de cet univers-là. Loin de ne jouer que pour l'argent, certains n'hésitent pas à aller au bout du monde pour assouvir leur passion. Afrique, Océanie ou bien encore Amérique, tous les continents sont bons pour tenter sa chance. Et quelques joueurs français ont ainsi pris le parti de filer aux quatre coins du globe dans le but d'aller au bout de leur rêve. Aujourd'hui, c'est en Asie que nous allons faire escale, et plus précisément du côté de la Thaïlande. Club méconnu du grand public, le Nakhon Ratchasima possède pourtant dans son effectif un joueur français. Milieu de terrain de son état, David Le Bras fait en effet aujourd'hui les beaux jours de cette formation.
Contacté par nos soins, le Breton d'origine nous raconte son parcours : « C'est une longue histoire. J'ai été formé au Stade Rennais, j'y suis resté jusqu'à l'âge de 19 ans. Après, je n'ai pas signé pro à Rennes, même si je pense que j'avais les capacités pour. Mais j'avais un caractère qui ne plaisait pas à tout le monde. J'ai donc signé en Belgique à Beveren, parce que le projet m'intéressait. J'ai fait deux ans en Belgique, mais je n'ai jamais été très sérieux et ça c'est mon gros défaut. Je me suis donc retrouvé en Finlande pendant deux ans. Et un coach français est venu dans le meilleur club thaïlandais, il connaissait mon football. Il m'a appelé pour venir ici. Et comme en Finlande il faisait -30° l'hiver... Au bout de deux ans, c'est bien beau mais il y en a assez du froid (sourires). J'ai donc décidé de venir ici, j'ai fait un an. Ensuite, je suis allé dans un autre club qui participait à la Ligue des Champions asiatique. Après, j'ai fait un détour par la Malaisie. J'ai voulu revenir en Europe, mais quand tu pars en Asie on t'oublie facilement en Europe. Je suis resté un an en Suisse, mais je voulais aller dans un meilleur club donc je suis revenu ici ».
Mais ce n'est pas simplement la dimension sportive qui a poussé David Le Bras à prendre une nouvelle fois la direction de la Thaïlande. En effet, c'est avant tout pour se rapprocher de son fils qu'il s'est décidé à repartir en Asie : « En fait, j'ai un enfant qui est ici et qui a maintenant plus de deux ans. Je suis donc revenu pour lui et c'est peut-être seulement maintenant que je me fais vraiment plaisir dans mon métier. J'ai décidé de revenir ici pour mon fils. J'avais encore un contrat en Suisse, mais le premier aspect qui m'a poussé à revenir, c'est l'aspect familial et non pas l'aspect financier. Je pense que je pourrais trouver des clubs supérieurs ici, trouver des propositions de clubs plus huppés. Mais je n'ai pas forcément envie d'y aller. J'ai trouvé un club où je me fais vraiment plaisir, où j'aide les jeunes. On joue au foot. Ce qui est bien ici, c'est qu'on n'a pas la pression du résultat. On a des gamins de 17 ou 18 ans qui jouent vraiment bien au ballon, c'est donc toujours intéressant. Ça fait plaisir. En tout cas, c'est une belle aventure ».
Une aventure à laquelle le Français ne compte pas mettre un terme de sitôt, lui qui ne pense pas qu'un retour en Europe soit à l'ordre du jour : « Sincèrement, le mec qui vient en Thaïlande avec l'esprit de revenir en Europe, je pense qu'il se trompe. Le mec qui veut vraiment jouer en Europe doit tout faire pour rester en Europe. Celui qui vient en Thaïlande aura, à mon avis, beaucoup de mal à revenir en Europe dans un bon club, il ne faut pas se voiler la face. On est là, ce n'est ni l'Italie ni l'Angleterre. Il faut accepter d'être là où on est. Bien sûr que si on me propose un truc... Mais je ne pense pas que ça arrivera. Après, il peut y avoir des choses en Asie, qui est un continent qui s'ouvre au foot. Moi, je suis un voyageur. J'ai l'habitude de bouger. Je pourrais donc aller voir ailleurs, je n'ai pas peur de bouger. Mais revenir en Europe, c'est compliqué. Le Qatar par exemple, c'est difficile à refuser. Les États-Unis, pour moi ce n'est pas un pays de football. La Thaïlande, ça l'est déjà plus. Au Qatar non plus vous me direz, mais ça peut être intéressant. Si une offre venait, je ne dirais pas non, je ne vais pas mentir ». Aider les plus jeunes et rendre fier son fils, voilà deux belles missions que David Le Bras espère réussir. Gageons pour lui que ce soit le cas. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
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