Le Red Star sur les traces de sa mythique histoire

Le Red Star de retour au premier plan, une nouvelle qui a de quoi ravir les passionnés de ballon rond. En effet, à dix journées du terme de la saison de National, le club de Saint-Ouen est en tête et touche du bout des doigts son rêve à savoir retrouver la Ligue 2. Un niveau que les pensionnaires du stade Bauer ont quitté en 1999. Gros plan sur un club légendaire.

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Red Star @Maxppp

Londres, Madrid, Rome, les grandes capitales européennes font la part belle au football avec plusieurs écuries évoluant au plus haut niveau. Paris fait un peu figure d'exception sur le Vieux Continent avec uniquement le PSG en Ligue 1. Un Paris Saint-Germain qui en plus d'être une locomotive pour le football tricolore est une formidable vitrine pour la capitale française. Mais il n'y a pas que le PSG à Paris...Non loin de là, des clubs populaires tentent d'exister dans l'ombre de l'ogre parisien. C'est le cas du Paris FC et le Red Star. Ces deux clubs partagent actuellement la première place en National avec 47 points. À dix journées du terme du championnat, ils font partis des prétendants à la montée en Ligue 2. De quoi rêver dans les prochaines années à des derbies en L1 s'ils poursuivent à ce rythme. Une idée qui plaît à Steve Marlet, directeur sportif du Red Star depuis deux ans : «Le PSG est aujourd'hui la référence des clubs à Paris. Ce serait bien qu'il y ait plusieurs clubs parisiens en élite, qu'on soit l'égal des autres capitales européennes. On rêve forcément d'un derby Red Star-PSG. On peut aussi rêver d'un derby Red Star-Paris FC en L1. C'est ce qui serait intéressant. Après, on aura le temps d'y penser une fois qu'on sera monté et qu'on aura pérenniser le club au niveau professionnel».

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En effet, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de jouer en Ligue 1. Mais si cela arrivait, ce match serait plus qu'un derby. Un véritable choc des "cultures" entre un PSG où l'argent coule à flot et un Red Star réputé pour être un club populaire. De là à parler d'un anti-Paris Saint-Germain ? «On ne peut pas parler d'anti-PSG parce qu'on ne joue pas dans la même cour, précise Steve Marlet. On ne peut pas se comparer. Aujourd'hui, le PSG est à l'Université, nous sommes à la maternelle. Paris a son projet qui fait beaucoup de bien à la France. Il faut le reconnaître. Nous on va essayer de raconter une autre histoire parce qu'on a une histoire. Le PSG est un club jeune. Nous on va se baser sur notre histoire et notre région. Si on a la bonheur de monter, on essayera de faire un centre de formation d'ici deux ans et de faire jouer un maximum de jeunes issus de la région. Ce serait notre histoire à nous. Le PSG à son histoire, nous la nôtre».

Retour vers le passé

Une histoire qui a commencé 1897. Cette année-là, Jules Rimet a fondé le club appelé alors le Red Star Club Français. Vainqueur de cinq Coupe de France, le club parisien était l'une des références dans l'Hexagone durant l'entre-deux-guerres. Après avoir surtout oscillé entre la D1 et la D2, l'écurie du 93 a évolué à des niveaux inférieurs depuis 1999. Le Red Star a même évolué en DH entre 2003 et 2005 avant de remonter jusqu'en National en 2011. Un parcours atypique pour un club crée il y a 118 ans. Le Red Star, c'est aussi le mythique stade Bauer. Un nom que l'on doit à un héros de la Résistance. Cette enceinte de 7000 places est un peu l'âme de ce club légendaire. «Il y a le stade c'est sûr. Mais il y a aussi les supporters, l'histoire du club, ajoute Steve Marlet. Tout ça fait que ce n'est pas un club comme les autres. C'est pour ça que les gens aiment bien venir ici et retrouvent aussi le côté populaire qui faisait le charme du football autrefois. Au-delà du jeu, c'est un petit peu notre marque de fabrique aujourd'hui».

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Si le passé tient une part importante dans l'histoire du Red Star, le club entraîné par Sébastien Robert espère écrire de nouveaux chapitres victorieux. Première de National, l'Étoile Rouge espère remonter en L2 seize ans après l'avoir quittée. C'est l'objectif du club depuis l'arrivée du président Patrice Haddad en 2008. «Quand le président a repris le club il y a sept ans et qu'on était en CFA, il avait toujours dit qu'il voulait qu'on monte en 2015, explique Steve Marlet. Bien sûr, je pense qu'il aurait aimé que l'on monte avant. Mais il se trouve que l'on est dans la dernière saison de notre projet initial. Aujourd'hui, on est dans les temps. On vient de prendre la tête du championnat pour la deuxième fois. On ne va pas s'enflammer». Malgré tout, à dix journées de la fin de l'exercice 2014-2015 le Red Star est un candidat sérieux à l'accession en L2. Une situation que le groupe vit bien d'après Steve Marlet. «On est très bien. Ça a été renforcé par ce match en retard que nous avons gagné hier (mardi, Ndlr) face à Boulogne-sur-Mer (2-1). On s'est imposé même si on n'a pas été très brillant. Les joueurs et le staff se raccrochent toujours à de petits signes. Quand on n'est pas bons et que l'on gagne, on se dit que c'est bon signe».

Objectif montée

Malgré tout, le Red Star n'est pas encore arrivé. Le calendrier sera important au moment d'aborder la dernière ligne droite. «Notre calendrier est raisonnable. On a un match en moins que les autres, même si c'est un match à l'extérieur. On aura des déplacements délicats notamment à Strasbourg qui est un concurrent direct pour le podium. On devra se déplacer chez des équipes qui ne nous réussissent pas comme Dunkerque ou Fréjus. Espérons que la décision soit faite avant pour nous rendre la fin de saison plus facile». Pour cela, le club pourra s'appuyer sur l'expérience d'éléments recrutés l'été dernier à l'image de David Bellion. «Le mercato a été réfléchi en tenant compte des réalités et des contraintes du championnat. On a fait pas mal de coups en essayant d'associer des joueurs d'expérience qui connaissent le haut niveau ou la L2, à des éléments plus jeunes. Je pense à Rémi Fournier, défenseur central titulaire à Châteauroux. Mais également à Hameur Bouazza, international algérien qui a fait l'essentiel de sa carrière en Angleterre».

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Expérience et jeunesse, c'est finalement la recette gagnante pour le Red Star. Une formation qui devra attendre le 22 mai voire avant pour valider une montée en L2. Une montée qui serait une belle récompense pour Steve Marlet : «Ce serait le retour du club là où il devrait être. Dans le monde professionnel, le Red Star a toujours été un club de haut niveau. Je l'ai connu comme ça. Je l'ai quitté en Ligue 2 (...) Ce serait bien de retrouver ce club en L2 et après essayer d'aller voir plus loin. Pour le moment, le plus important c'est la montée. Ce serait l'occasion de voir encore un club parisien dans le monde pro. Ce qui voudrait dire une structure supplémentaire pour pouvoir former les jeunes». Mais avec l'exemple de Luzenac, le Red Star sera-t-il capable d'assumer une accession à l'échelon supérieur ? «Oui, bien sûr. Le club sera capable d'assumer une montée en L2. On travaille pour ça. Si par bonheur on est dans les trois premiers à l'issue de la saison, le Red Star sera en Ligue 2 l'année prochaine». Reste à savoir si ce sera dans le célèbre stade Bauer. «C'est tout le débat. C'est l'objectif du club. Maintenant, il faut en discuter. Nous ne sommes pas les seuls décideurs. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. On sera forcément en L2 si on est sur le podium. Dans le meilleur des cas, on espère être à Bauer. Ce n'est pas une certitude». Mais avant tout, il faudra monter. Verdict dans environ deux mois.

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