Le secrétaire général de l'UEFA Gianni Infantino a réaffirmé la volonté de l'instance de mettre en place le fair-play financier.
Si certains en doutaient encore, l'UEFA ne plaisante pas avec le fair-play financier. Gianni Infantino l'a encore martelé récemment. «Le fair-play financier propose d'aider les clubs à vivre sur leurs propres revenus de manière durable. Ce n'est pas un projet de l'UEFA ou de n'importe qui d'autre ; c'est un projet du football européen. Tout le monde le soutient, tous ceux qui se soucient de la viabilité du football dans le futur», a-t-il lancé avant de préciser la pensée de l'instance dirigeante du football européen. «L'UEFA ne cherche pas à exclure ni à isoler les clubs. Le fair-play financier est là pour aider les clubs et le football européen, mais évidemment l'UEFA n'a pas peur de prendre les mesures nécessaires pour protéger le football et préserver l'intégrité de ses compétitions», a-t-il assuré.
Pour superviser les agissements des clubs, l'UEFA peut compter sur l'Instance de contrôle financier des clubs (ICFC), une instance à deux chambres qui encadre la mise en place du système des licences aux clubs de l'UEFA et du règlement du fair-play financier. Dès aujourd'hui, les clubs doivent respecter les règles imposée par le fair-play financier. Un travail de contrôle est en cours à travers l'Europe. Il y a quelques semaines, des inspecteurs de l'UEFA étaient par exemple en visite au siège du Paris SG. Les résultats, pour les pensionnaires du Parc des Princes et les autres, seront connus fin avril. En cas d'infraction, les dossiers seront renvoyés devant la chambre judiciaire en juin. Des derniers recours seraient possibles entre fin juillet et mi-août face au Tribunal Arbitral du Sport. La menace se précise donc sérieusement pour les écuries européennes.
L'UEFA indique d'ailleurs que sur les 237 clubs contrôlés concernant l'équilibre financier, 104 sont exempts en raison de revenus et de coûts inférieurs à 5 M€, 57 clubs ne se sont pas vus demander d'informations supplémentaires, tandis que des informations supplémentaires ont été demandées à 76 clubs. Et les plus aisés ne seront pas forcément épargnés. «Certains nous disent que ce règlement vise à préserver la situation actuelle, et que ceux qui sont riches actuellement le resteront, et que les pauvres resteront pauvres. C'est complètement faux, car le fair-play financier concerne la pérennité financière dans le football européen. En fait, l'application du principe d'équilibre financier conduira à un football plus compétitif et durable en Europe», a lâché Infantino avant de poursuivre.
«Des clubs qui ont été gérés de manière saine financièrement et qui investissent dans la formation des joueurs et des infrastructures connaissent aujourd’hui le succès sportif après avoir enduré des difficultés financières dans certains cas. Nous voyons que ces modèles sont tout à fait viables. Il est aussi probable que de nouveaux investisseurs soient attirés par le football européen s’il est plus sain financièrement. Le fair-play financier favorisera la concurrence sur une base plus efficace et efficiente. C’est un cadre qui encourage les clubs à investir dans les centres de formation, les projets communautaires, les stades et les infrastructures et qui permettra aux clubs de générer un revenu sur la durée, ce qui signifie qu'ils seront mieux placés pour lutter sur le terrain», a-t-il conclu.
Le système des transferts sera également au centre des débats, notamment la question de la propriété des joueurs. «La propriété des joueurs par des tiers est une menace pour l'intégrité des compétitions. Si la même personne ou la même société détient ou contrôle différents joueurs dans différents clubs, cela pourrait influer sur les résultats. La propriété de joueurs par des tiers n’est pas non plus conforme au fair-play financier. Les clubs pourraient avoir recours à des investissements spéculatifs pour acquérir des joueurs dont ils ne peuvent s’offrir les services», a-t-il conclu. Une mesure qui risque de faire du bruit dans certains clubs et championnats. Qu'on se le dise, personne n'échappera au fair-play financier...