Future grande star de l'Olympique de Marseille et de l’Équipe de France, Ahmed Yahiaoui avait un destin tout tracé. Pilier de la fameuse Génération 87 des Benzema, Nasri et Ben Arfa, le milieu de terrain avait tout pour réussir de l'avis général. Mais finalement, il n'a pas eu la carrière qu'on lui prédisait. Dix ans plus tard, Yahiaoui évolue en CFA en attendant de relever un nouveau défi. Gros plan.
Il était l’un des grands espoirs de l’Olympique de Marseille et de la Génération 87. Lui ? C’est Ahmed Yahiaoui. Le milieu de terrain était l’un des piliers de l’Équipe de France qui a remporté le championnat d’Europe U17 en 2004. Revenons d’ailleurs à ce 15 mai 2004... La sélection tricolore remporte l’Euro face à l’Espagne de Piqué et Fabregas (2-1). Une véritable fierté pour des joueurs en devenir se souvient Ahmed Yahiaoui : « On n’a pas le temps de ressentir beaucoup de choses. On était jeunes. Après sans prétention, on avait une équipe en or qui avait l’habitude de gagner ses matches en sélection. Ça aurait été anormal pour nous de perdre. Mais quelques mois après, j’ai réalisé qu’on avait fait quelque chose de grand ». Un sacre qui a attiré forcément l’attention sur une promotion 87 promise à un grand avenir de l’avis de nombreux observateurs. « Ce titre nous a mis le pied à l’étrier. Sans ce championnat, peut-être que ça aurait été différent pour certains d’entre nous, moi y compris. C’était un énorme tournant dans notre carrière à tous ».
Un virage que certains ont mieux négocié. Un peu plus de dix ans après ce titre, une poignée a percé au très haut niveau. Cela aurait pu être le cas d’Ahmed Yahiaoui, décrit comme l’une des pépites du football tricolore. Les débuts ont d'ailleurs été prometteurs pour le natif de Marseille. À l’âge de 7 ans, il intègre le centre de formation de l’OM. Un rêve de gosse pour le footballeur qui fera ses classes au côté de son ami Samir Nasri. Et tout ira très vite : premier contrat pro en 2004. Premier match en L1 dans la foulée en 2005. Une année charnière dans le parcours du minot suivi par de grands clubs. « J’avais été invité par Chelsea. Mais j’étais sous contrat avec l’OM ». Un contrat à 20 000€ mensuel que le joueur peu utilisé a résilié la même année. Mais les portes ne sont pas ouvertes ailleurs. La raison ? Une étiquette de bad boy ingérable dont il a eu du mal à se défaire. S’en est suivi un parcours compliqué. D’Istres à Alger en passant par Sion, Cannes ou Sedan, ce talent né pour briller a pas mal bourlingué. Il n'est toutefois pas resté très longtemps dans ces clubs. Durant son parcours, Yahiaoui a même fait un break de trois ans entre 2008 et 2011 suite à une blessure avant de rechausser les crampons à Marseille Consolat en CFA.
Prêt pour un nouveau défi
Un itinéraire incroyable qu'était sans doute loin d'imaginer Ahmed Yahiaoui, qui avait pourtant toutes les qualités pour mener une belle carrière. Avec le recul, cet ancien espoir déçu nourrit logiquement quelques regrets : « Il y a dix ans en arrière, je me voyais aller très loin. Peut-être pas au niveau de Karim (Benzema) ou Samir (Nasri). Mais sans prétention, si j’avais suivi la même ligne de conduite que mes amis, j’aurais pu faire quelque chose. Je suis conscient d’être passé à côté de quelque chose de grand ». Une trajectoire qui a surpris de nombreuses personnes, dont Cesc Fabregas, habitué à croiser la route de Yahiaoui lors des France-Espagne chez les jeunes. « J’étais le numéro 6 de l’Équipe de France des moins de 15 ans et l’entraîneur me disait "Ahmed je ne veux pas qu’il passe". On a joué trois ou quatre fois contre l’Espagne. À force de se charger à chaque fois, on s’est "connu". Il avait demandé de mes nouvelles à Samir à Arsenal comme il n’avait plus entendu parler de moi. Quand Samir lui a expliqué, Fabregas lui a dit que j’étais impressionnant et qu’il me voyait dans un très grand club. Ça m’a fait plaisir venant d’un tel joueur ».
Mais comment expliquer qu’un tel talent n’explose pas ? « Il ne faut pas le nier, mon caractère, le fait que je sois mal conseillé, tout ça fait que j’en suis arrivé là ». Là, justement, c’est Martigues, où Yahiaoui évolue en CFA. Un club où il retrouve le plaisir de jouer et c’est bien là l’essentiel pour lui. « Ma carrière a été faite de hauts et de beaucoup de bas. Quand il y avait des bas, j’étais écœuré du football. Je ne voulais plus y jouer. Comme on ne me force pas, je ne jouais plus. Maintenant, lorsque j’ai le besoin et l’envie de rejouer au football, je le fais. Je joue pour le plaisir. S’il arrive de belles choses tant mieux ». Et les nouvelles sont plutôt bonnes pour le milieu de terrain. Selon nos informations, il a des touches en France ainsi qu'à Melbourne City en Australie. Une destination qui n’est pas pour déplaire au footballeur né en 1987. Un nouveau championnat, une nouvelle culture, une nouvelle vie pour un Ahmed Yahiaoui plus que jamais prêt pour un nouveau départ. À lui de jouer à présent !
En savoir plus sur