Bela. Il répond au nom de Jérémie Bela. À 26 ans, le Français réalise une première saison prometteuse du côté de Birmingham. Buteur à plusieurs reprises, le natif de Melun a su se faire un nom en Championship, un championnat qu'il découvre depuis le mois de novembre après avoir été éloigné des terrains pendant quatre mois suite à des soucis juridiques avec son ancien club Albacete. Revanchard et motivé comme jamais, il était donc prêt à tout donner une fois les terrains retrouvés. Pour Foot Mercato, l'ancien joueur de Lens et Dijon raconte ses premiers pas en Angleterre et évoque ses rêves de Premier League. Entretien.
**Foot Mercato : l'année dernière, nous vous avions quitté alors que vous étiez à Albacete en Espagne. Que s'est-il passé depuis pour vous ?
Jérémie Bela** : beaucoup de choses se sont passées entre temps. Je n'ai pas joué durant quatre mois suite à des problèmes juridiques avec Albacete. Mais au final, tout est rentré dans l'ordre et nous avons trouvé un terrain d'entente. C'était dommage de se quitter comme ça, surtout que nous avions vécu une belle saison ensemble. Mais je ne retiens que du positif. Mon passage à Albacete a été une super expérience. C'était le changement dont j'avais besoin et que je souhaitais dans ma vie personnelle et professionnelle. Cette expérience m'a fait grandir à tous les niveaux, surtout que quand je suis arrivé en Epsagne j'étais tout seul. Il a fallu apprendre la langue très vite, s'intégrer et s'adapter très rapidement au climat, au jeu espagnol. Bien sûr que tout n'a pas été toujours facile, mais je suis reconnaissant envers Albacete et heureux d'être passé par là-bas. Ça m'a permis de mûrir et je sens qu'aujourd'hui je ne suis plus le même homme.
**FM : après le chapitre Albacete, vous avez ouvert celui de Birmingham.
J.B :** Birmingham avait un réel intérêt pour moi. Ils sont venus me superviser à plusieurs reprises voire même quasiment toute la saison dernière. Je savais que c'était un club historique et une belle ville. J'avais envie de changer d'environnement, de changer de club tout en évoluant à tous les niveaux. Birmingham m'a donné cette opportunité là. Quand j'ai su que leur intérêt était réel et prononcé, je n'ai pas hésité et j'étais déterminé à y aller. À l'heure actuelle, je ne regrette pas du tout mon choix. Je me sens très bien là-bas.
**FM : vous évoluez en Championship (D2 anglaise), un championnat où plusieurs anciens de Ligue 1 ont brillé comme Neal Maupay ou brillent encore à l'image de Saïd Benrahma (Brentford). Est-ce que ça vous donne des idées à vous aussi ?
J.B :** oui, c'est clair. Ça donne des idées. Je suis vraiment content pour les joueurs qui arrivent en Championship et qui parviennent à s'intégrer et être performants très rapidement car ce n'est vraiment pas un championnat facile. Au niveau de l'intensité, ça n'a rien à avoir avec la France et avec ce que j'ai pu connaître. Donc ça me donne des idées et ça me donne l'envie d'aller plus haut. Je suis en Championship, mais pourquoi pas viser la Premier League. Après, je n'en suis pas encore là. Je ne pense pas encore à toutes ces choses. Mais c'est vrai que ce sont de bons exemples à suivre, peu importe l'âge qu'ils peuvent avoir. Donc je me dis pourquoi pas moi. Je dois toutefois me donner les moyens pour essayer d'évoluer avec Birmingham. Pour le reste, on verra.
**FM : vous en avez brièvement parlé, mais la Premier League est-ce dans un coin de votre tête ?
J.B** : tout joueur de Championship a pour objectif de monter en Premier League. L'idéal serait de pouvoir le faire avec Birmingham. Je me sens vraiment bien dans ce club. J'ai été très bien reçu et très bien intégré par mes coéquipiers qui m'ont vraiment aidés. Si on pouvait vivre une montée tous ensemble, ce serait super. Ce serait la cerise sur le gâteau. C'est dans un coin de ma tête, c'est certain. Je ne vais pas vous le cacher. On a tous des objectifs, moi le premier. Celui-ci est l'un des miens.
**FM : quels sont justement vos objectifs avec Birmingham cette saison ?
J.B** : mon objectif était d'être performant le plus vite possible. Je sortais d'une période de quatre mois sans faire de préparation et m'entraîner avec un club. J'étais avec un préparateur physique. C'était une période assez compliquée. Donc j'avais pour but d'arriver en étant prêt physiquement et de m'intégrer rapidement. Tout s'est bien passé pour moi. C'était même mieux que ce que j'avais imaginé. À présent, je souhaite que ça continue et que ça aille encore mieux.
**FM : quel regard portez-vous sur votre saison ?
J.B** : sur le plan personnel, je suis très satisfait. J'ai réussi à être efficace très rapidement. Ça, c'est très important notamment vis-à-vis de mes partenaires. Quand ils voient un nouveau joueur arriver en cours de saison, ça peut être compliqué pour s'intégrer (il est arrivé en novembre à Birmingham, ndlr). Donc le meilleur moyen pour y arriver, c'est d'être efficace sur le terrain. C'est ce qu'il se passe. Je suis ravi de mes débuts avec mon club. Sur le plan collectif, on est sur une très belle dynamique (son club est invaincu depuis 10 rencontres). À nous de continuer ainsi et pourquoi pas rêver de play-offs. Dans le football, tout va très vite...
**FM : vous avez marqué 4 buts depuis votre arrivée. Vous étiez-vous fixé un objectif de but ?
J.B** : non, pas forcément. Mais j'essaye d'être efficace à chaque match. Pour le moment, tant mieux si ça rentre. Mais je sais que je peux en mettre encore plus. Je suis dans la continuité de ma dernière saison avec Albacete (12 buts). Je ne me suis pas fixé de limite et je ferai le bilan à la fin. Je suis assez juste avec moi-même pour dire si je suis content ou si j'aurais pu faire mieux. Mais pour l'instant, je suis assez content.
Bela à la découverte du Championship
**FM : j'ai vu récemment une statistique selon laquelle vous êtes impliqué sur 43% des buts de votre équipe depuis votre arrivée en novembre. J'imagine que c'est flatteur.
J.B** : oui, ça l'est. Pour être honnête, je n'avais pas vu ça. Dans le vestiaire, on m'en a parlé. Depuis mon arrivée en novembre, être impliqué sur un peu moins de la moitié des buts de son équipe, c'est une fierté. Ça montre qu'avec du travail et de la persévérance, on peut tout surmonter malgré les difficultés. Je suis content et j'espère que ce chiffre va augmenter (rires).
**FM : êtes-vous vous-même surpris par votre adaptation éclair ?
J.B** : surpris ? Oui et non. J'étais surtout surpris de mon niveau physique. Je savais que j'avais travaillé dur pendant ces mois sans compétition et sans entraînement. J'avais peut-être même travaillé plus que j'aurais dû ou plus que si j'avais été dans un club directement. Mais au final, j'ai juste joué mon football. Donc je ne suis pas forcément surpris à ce niveau-là, mais plutôt au niveau physique. J'ai réussi à m'adapter à l'intensité du championnat anglais. Elle était surtout là ma bonne surprise.
**FM : en quoi votre jeu a-t-il évolué depuis votre arrivée ?
J.B** : je pense que mon jeu a surtout évolué au niveau de mes courses. Je faisais déjà des courses à haute intensité. Mais je pouvais avoir quelques absences, même si mon passage en Espagne m'a fait évoluer à ce niveau-là. J'était beaucoup plus concentré. Mais ici, ça va tellement vite d'un but à l'autre que vous n'avez pas le temps de vous arrêter. Il n'y a pas de temps mort, sinon ça peut être but direct. Avec le niveau qu'il y a en Championship, il y a de fortes chances que si vous avez un trou il y aura une action très dangereuse ou un but derrière. Donc j'arrive à répéter les efforts et les courses intenses. C'est vraiment super.
**FM : vous venez d'évoquer le Championship. Que pensez-vous de ce championnat ?
J.B** : le Championship, comme tout le monde peut l'imaginer, est très intense. Du début à la fin de la rencontre, ça ne s'arrête jamais. C'est incroyable, je n'ai jamais vu ça de ma vie. Jusqu'à la dernière seconde, ça court, ça ne s'arrête jamais. Ce sont des courses à haute intensité. C'est très physique. Mais je dois avouer que j'ai été surpris par le niveau technique. Quand on parle d'Angleterre, on parle d'intensité, de physique... Mais le niveau technique est très élevé. Il y a beaucoup d'équipes de Championship qui s'en sortiraient assez bien en Ligue 1. Il y a de très bons joueurs ici. Le Championship a été une belle surprise. Tant mieux pour moi si j'arrive à bien m'adapter. J'espère que ça va continuer comme ça.
**FM : en quoi est-ce différent de ce que vous avez connu en France et en Espagne ?
J.B** : je pense que c'est encore plus structuré qu'ailleurs. En arrivant en Angleterre, on sent que tout est carré, rien n'est négligé. On fait tout pour que les joueurs soient mis dans les meilleurs dispositions. Au niveau de l'ambiance, c'est incroyable. Vous pouvez jouer contre les derniers du championnat, le stade sera plein et ça chantera. L'ambiance est vraiment incroyable. À Birmingham, on a des supporters incroyables (...) Franchement, à tous les niveaux, je sens que j'ai encore passé un cap par rapport à la France. Je ne dis pas qu'en France ce n'est pas structuré. Mais l'Angleterre, c'est encore un autre niveau. C'est très professionnel et au niveau de l'intensité c'est fou. Il faut encaisser tout ça. Il y a beaucoup de matches et un rythme élevé.
**FM : vous avez 26 ans et déjà une bonne partie de votre carrière derrière vous. En regardant dans le rétro, que pensez-vous de votre parcours jusqu'à présent ?
J.B** : je suis une personne qui ne regarde pas trop vers l'arrière, donc je n'ai pas fait de premier bilan de ma carrière. Je fais la carrière que je dois faire par rapport aux choix que j'ai fait. Certains diront que j'ai pu faire mieux, d'autres diront que c'est très bien. Moi, je suis fier de ce que je fais et de ma carrière. J'essaye d'évoluer. J'ai 26 ans et je suis en pleine maturité. J'espère évoluer. Mais je n'ai pas fait encore de bilan pour être honnête.
**FM : regardons plutôt vers l'avant alors, quelles sont vos ambitions pour la suite ?
J.B** : à court terme, mon but est de jouer le plus de matches possible et d'être décisif avec Birmingham. Je veux aider l'équipe à aller le plus haut possible. Après pour la suite, on verra. Forcément, je vise la Premier League et ça serait super que ça arrive avec mon club comme je vous l'ai déjà dit. Je ne me projette pas plus que ça. J'essaye de profiter des moments que je suis en train de vivre, après des mois compliqués. Ce sont des super moments. Je suis en train de kiffer (sourire). J'avais cet esprit revanchard et l'envie de montrer des choses après avoir été de côté pendant quatre mois. Je sens vraiment que j'ai évolué mentalement pendant cette période-là. C'était peut-être quelque chose de bénéfique dans un sens. À présent, je profite à fond !
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