Pour ce septième match du groupe H, l’équipe de France remporte un succès étriqué mais important face à l’Islande (1-0). Un penalty d’Olivier Giroud libère les hommes de Didier Deschamps qui s’octroient le droit de disputer la finale de ce groupe face à la Turquie lundi au Stade de France.
Dans le cadre de la septième journée des éliminatoires à l’Euro 2020, l’équipe de France se déplaçait à Reykjavík pour y affronter l’Islande. Leaders du groupe H avec la Turquie, les Bleus pouvaient effectuer un grand pas vers la qualification en cas de succès ce soir. Pour y parvenir, Didier Deschamps alignait un 4-2-3-1 et titularisait finalement Lucas Digne à la place de Lucas Hernandez dans le couloir gauche de la défense française. Côté islandais, Erik Hamrén optait pour un 4-4-2 avec le duo Sigurdsson, Sigthorsson en attaque. Dès l’entame, les Bleus évoluaient haut sur le terrain et obtenaient la possession du ballon.
Bien muselés par un bloc islandais bien compact, les champions du monde ne parvenaient pas à se procurer une opportunité dans les vingt premières minutes. Il fallait attendre la demi-heure de jeu pour entrevoir la première occasion du match. Bodvarsson s’infiltrait dans la défense française et décochait une belle frappe bien captée par Mandanda (30e). Juste avant la pause, Digne côté gauche débordait et centrait pour Griezmann dont la frappe en pivot n’inquiétait pas Halldorsson (40e). Deux minutes plus tard, Griezmann décalait Coman mais la frappe de l’ailier français ne trouvait pas le cadre (42e).
Olivier Giroud libère les Bleus
Au retour des vestiaires, le rythme du match n’atteignait toujours pas des sommets. Bien décalé sur la droite, Coman distillait un bon centre pour Griemann qui ne parvenait pas à redresser suffisamment son ballon (54e). Quelques secondes plus tard, Digne prenait le couloir gauche et centrait pour Giroud qui manquait totalement sa frappe (55e). Les Bleus se montraient plus entreprenants depuis le retour des vestiaires. Sur un long ballon de Tolisso, Giroud remisait de la tête pour Griezmann dont la volée passait à côté (57e). Les Bleus entrevoyaient enfin la lumière. Sur un long ballon de Varane, Giroud remisait dans la surface pour Griezmann qui se faisait stopper irrégulièrement par Skulason (64e).
L’arbitre indiquait logiquement le point de penalty. Olivier Giroud transformait la sentence et prenait à contre-pied Halldorsson (0-1, 66e). Onze minutes plus tard, Coman côté gauche mystifiait son adversaire et délivrait un centre parfait pour Matuidi dont l’intérieur du pied heurtait le poteau (77e). Les champions du monde manquaient le break sur un une-deux entre Griezmann et Ben Yedder. L’attaquant de l’AS Monaco perdait son duel face à Halldorsson (81e). Dans les ultimes secondes, Jonathan Ikoné fraîchement entré décochait une belle frappe bien captée par Halldorsson (90e). Grâce à ce succès, l’équipe de France s’octroyait le droit de disputer la finale du groupe face à la Turquie lundi au Stade de France.
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L’homme du match : Giroud (6,5) : seul en pointe dans le 4-2-3-1 façonné par Didier Deschamps, l’attaquant de Chelsea s’est évertué à proposer des solutions aux siens via son jeu en pivot et ses déviations. Averti pour contestation rapidement (28e). Précieux par son jeu dos au but, sa remise pour Griezmann aurait mérité meilleur sort (57e). Son énième remise de la tête provoque le penalty sur Griezmann (64e). Le buteur des Bleus ne tremble pas au moment de transformer le penalty (0-1, 66e). L’ancien joueur d’Arsenal inscrivait ainsi son 37ème but en sélection. Encore un match courageux pour l’attaquant tricolore. Remplacé à la 77e par Ben Yedder qui, bien servi par Griezmann, perdait son duel face à Halldorsson (81e).
Islande
Halldorsson (6) : l’expérimenté gardien de Qarabağ (35 ans) a remplacé au pied levé Rúnarsson. En première mi-temps, il n’a pas vraiment été inquiété et sur les quelques actions qu’il a eu à gérer il s’est montré rassurant (40e, 42e). Il a été bien plus sollicité en seconde période mais ses sorties ont permis de dégager le danger (49e, 55e, 90e). Il est pris à contre-pied sur le penalty de Giroud (66e) et est sauvé par son poteau gauche sur une frappe de Blaise Matuidi (78e). Il est réellement décisif sur une tentative de Wissam Ben Yedder (81e).
Palsson (3,5) : face aux montées incessantes de Lucas Digne, le latéral droit à souffert ce soir. Énormément d’actions et de centres sont venus de son côté. Souvent pris dans son dos par les dédoublements de Matuidi et Digne, il a vécu une soirée compliquée. Le joueur du FC Zurich a été trop timide offensivement pour se montrer dangereux.
Sigurdsson (5) : son jeu de tête a été précieux ce soir. Toujours bien placé, le joueur de Rostov a dégagé son camp sur quasi toutes les tentatives aériennes des Bleus (8e, 22e, 37e) en première mi-temps. Le deuxième acte a été plus difficile car les Bleus ont poussé pour se créer des occasions mais il est resté solide jusqu’à la fin comme sur cette action contre Matuidi (90+5).
Arnason (5) : comme son coéquipier de la charnière centrale, il a mis beaucoup de densité et d’impact physique dans l’axe en marquant de près Olivier Giroud. Ses têtes défensives sur les coups de pied arrêtés ont souvent permis à sa défense de se dégager. Avec l’entrée de Ben Yedder, il a été mis plus en difficulté face à la vitesse du Monégasque.
Skulason (3) : le latéral gauche avait un client face à lui ce soir en la personne de Kingsley Coman. Il a plutôt bien géré la profondeur même s’il a parfois souffert en situation de un-contre-un (42e). C’est lui qui provoque le penatly, transformé par Giroud (66e), en voulant dégager un ballon chaud mais il percute Antoine Griezmann.
Gudmundsson (non noté) : le milieu de terrain de Burnley ne sera resté qu’un quart d’heure sur le terrain. En effet, sur une accélération le joueur de 28 ans s’arrête net et se plaint d’une douleur derrière la cuisse. Remplacé par Bodvarsson à la 16e minute (4) qui est vite entré dans son match en se créant la première occasion de la partie sur une frappe à l’entrée de la surface (31e). La configuration de l’équipe de France avec un côté gauche composé de Blaise Matuidi et Lucas Digne l’a tout de même mis en danger avec beaucoup de centres venus de son côté.
Bjarnason (4,5) : le milieu de terrain a eu du mal à ressortir correctement les ballons face au bloc compact des Français sauf sur quelques situations. Il n’a pas hésité à se projeter vers l’avant pour essayer d’apporter le surnombre en attaque. Il a replacé ses coéquipiers, donné des coups mais n’a pas vraiment pesé sur les débats ce soir.
Sigurjonsson (4) : ce milieu à deux ne l’a pas vraiment aidé. Trop esseulé, il n’a pas résisté aux vagues successives de la France en seconde mi-temps. Il s’est surtout attelé à colmater les brèches mais à l’image de son équipe ce soir, il n’avait pas les armes pour répondre à la justesse technique des Bleus. Remplacé par Finnbogason (73e).
Traustason (4) : placé sur le côté gauche, il s’est appliqué à bien se replier afin de ne pas créer d’espaces dans son dos. Le côté droit français avec Coman et Benjamin Pavard l’a tout de même mis en danger avec des centres venus de son côté. Souvent revenu très bas pour aider son latéral à défendre, il ne s’est pas vraiment mis en valeur offensivement. Remplacé par A. Sigurdsson (81e).
Sigthorsson (4) : l’ancien attaquant du FC Nantes est allé au combat face à Raphaël Varane et notamment Clément Lenglet pour créer le danger. S’il n’a pas eu grand chose à se mettre sous la dent, il a tenté de faire des appels mais n’a pas toujours été servi à bon escient. Un match compliqué même s’il s’est démené sur le front de l’attaque.
Sigurdsson (5) : les supporters islandais ont retenu leur souffle lorsque le numéro 10 est resté au sol pendant quelques instants (13e), mais l’attaquant d’Everton a vite repris sa place. Il est le principal détonateur de son équipe grâce à sa qualité de passe mais il manque de solution autour de lui. Sur les phases de transitions, il s’est montré intéressant grâce à sa vision du jeu.
France
Mandanda (5) : titularisé suite à la grave blessure d’Hugo Lloris avec Tottenham samedi dernier, le portier marseillais a passé un début de match tranquille. Se détend bien sur une frappe de Bodvarsson (30e). N’a pas eu grand chose à faire dans ce match.
Pavard (5) : le joueur du Bayern s’est avant tout évertué à bien défendre et n’a quasiment pas participé aux phases offensives dans le premier acte. Sérieux sur l’aspect défensif, il s’est montré plus timide qu’à l’accoutumée dans ses montées.
Varane (5) : le capitaine des Bleus n’a pas été mis en difficulté en première période. A su rester vigilant et concentré quand il le fallait. Sa longue transversale est à l’origine du penalty provoqué par Griezmann (64e). Costaud dans le domaine aérien notamment face à Sigthorsson.
Lenglet (5) : le défenseur central du Barça a connu du déchet dans ses relances, même si sa volonté de relancer proprement reste à souligner. Son bon positionnement lui permet de rester serein. Défend toujours debout dans les duels.
Digne (6) : le jeu a souvent penché sur son côté dans le premier acte. Le latéral gauche d’Everton n’a pas hésité à apporter le surnombre offensivement même si ses montées n’ont pas souvent abouti sur des situations dangereuses. Sur son seul centre dangereux de la première période, Griezmann ne parvenait pas à inquiéter Halldorsson (40e). Un match sérieux de la part de l’ancien Lillois.
Tolisso (5,5) : le milieu du Bayern a tenté d’orienter le jeu de son équipe avec plus ou moins de réussite. Capable d’alterner jeu court et jeu long, ses décalages n’ont malheureusement pas influé sur le sort du match dans le premier acte. L’une de ses transversales aurait pu aboutir au but de Griezmann (57e). Très peu de déchet dans les transmissions. Averti à la 86e.
Sissoko (4,5) : titularisé à la dernière minute suite au forfait de N’Golo Kanté, le milieu de Tottenham a éprouvé quelques difficultés à entrer dans son match. Le joueur des Spurs n’a pas réussi à apporter son habituelle percussion dans le premier acte. S’est fait bouger dans l’impact par les Islandais malgré une volonté évidente de s’imposer. Plus à son avantage en fin de match où il s’est projeté à quelques reprises grâce à sa puissance physique.
Coman (6) : l’ailier français s’est montré très disponible dans son couloir droit. Il a essayé d’apporter vitesse et percussion sans grande réussite dans le premier acte. Bien décalé par Griezmann, l’ancien Parisien ne trouve pas le cadre (42e). Pas toujours heureux dans ses centres qui n’ont pas souvent trouvé preneurs. Réalise un petit festival côté gauche avant de centrer pour Matuidi dont la tentative trouve le poteau (77e). Intéressant dans le jeu mais pas décisif, il cède sa place à la 87e à Ikoné qui voit sa frappe bien captée par Halldorsson (90e).
Griezmann (6) : difficile à trouver dans les premières minutes, le joueur du Barça a essayé de se positionner entre les lignes pour apporter le danger. Bien servi par Digne, sa frappe n’est pas suffisamment puissante pour inquiéter Halldorsson (40e). Le numéro sept des Bleus voyait sa volée filer juste à côté avant l’heure de jeu (57e). Plus facile à toucher dans le jeu, l’ancien joueur de l’Atlético s’est plus montré dans le second acte. Son contrôle orienté provoque la faute de Skulason dans la surface (64e). Dans tous les bons coups offensifs, il offre un caviar à Ben Yedder qui bute sur Halldorsson (81e). Toujours généreux dans l’effort et dans le repli défensif.
Matuidi (5) : positionné en milieu gauche ce soir, le joueur de la Juventus s’est montré relativement discret dans le premier acte. Il s’est contenté de jouer simple, ne parvenant pas à se projeter vers l’avant pour créer le surnombre. Moins actif que d’habitude, l’ancien Parisien bien servi par Coman voit son intérieur du pied heurter le montant (77e). Une fin de match qui correspond un peu plus à son standing.
Giroud (6,5) : voir ci-dessus.