Tout juste promu en CFA après avoir été rétrogradé en CFA 2 l’été dernier, Sedan remonte petit-à-petit la pente, pour retrouver son lustre d’antan. Comment a été vécue la saison ? Quel budget à venir ? Quels axes de travail en prévision ? Pour FM, le président-délégué Gilles Dubois fait le point.
L’été 2013 a été des plus tourmentés pour le CS Sedan Ardennes. Bouclant l’exercice à la dix-neuvième place au championnat de France de Ligue 2, le CSSA se retrouvait relégué sportivement en National. L'histoire tournait même ensuite au cauchemar, le club étant placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce. Se voyant alors officiellement rétrogradés en CFA 2, les Sangliers semblaient au fond du trou. Mais le 12 août, l’écurie était rachetée par Marc et Gilles Dubois, pour 2,5 M€. Gilles Dubois, président-délégué, se souvient :
« On avait une page blanche. C’était un tsunami, on n’avait plus rien. On avait été finaliste de la Gambardella (défaite 1-0 face à Bordeaux le 31 mai 2013, Ndlr), et on s’est fait piller nos jeunes, le service administratif a lui été décapité. Le club était en ruines. Le 12 août, on a racheté le club. J’ai un souvenir délirant de ce jour. On sortait du tribunal, et 200 personnes nous applaudissaient sur le trottoir ! Les gens ont vraiment tout de suite adhéré, on a reçu un accueil phénoménal », nous confirme-t-il.
Rebâtir une équipe pour Sedan, une course contre-la-montre
Et si l’engouement était bien réel, encore fallait-il parvenir à bâtir une équipe digne de ce nom. Une mission ô combien périlleuse : « Il a ensuite fallu constituer une équipe en quinze jours. Le lundi avant notre premier match, à domicile contre Reims (le samedi 31 août, Ndlr), on n’avait aucune licence de signée. Tout s’est fait dans l’urgence, avec des valeurs de cœur chères aux Ardennes. Notre directeur sportif, Jean-Claude Médot (ancien directeur sportif du PSG et recruteur d’Everton, Ndlr), nous a donné un grand coup de main. Le coach et le staff ont mis en commun leurs connaissances. Je me souviens de longs moments à l’hôtel à regarder des profils, prendre des renseignements auprès d’agents… Le recrutement s’est fait de cette façon, mais on ne s’est pas trop trompé je pense ! En tout cas, ce fut épique », indique le président délégué.
Ce pari réussi, place au terrain. Une saison pleine de suspense, qui a permis de confirmer l’amour des supporters pour leurs couleurs. Avec, sur l’année, 50 000 personnes au Stade Louis-Dugauguez, et un pic à 9000 contre l'Iris Club de Croix (le 26 avril, Ndlr), une véritable osmose s’est créée. Un soutien total, qui a sans doute joué un rôle majeur dans le bilan final du CSSA, officiellement promu en CFA depuis le week-end dernier, et une victoire acquise sur le terrain de la réserve de Reims (2-3) : « La montée était clairement un objectif. On avait constitué un budget ambitieux, quatre à cinq fois supérieur à la moyenne de CFA 2 (un budget de 1,5 M€, Ndlr). Mais cela n’est jamais synonyme de réussite totale. Les collectivités locales, le conseil général et la ville de Sedan ont été là. L’ambition était de monter, même si au départ le club était en lambeaux », poursuit le dirigeant.
Quel avenir à court terme pour Sedan ?
Cette montée assurée, pas le temps de cogiter pour la direction ardennaise, devant déjà se pencher sur l’exercice à venir. Et les premières pistes de travail existent, comme nous le confirme Gilles Dubois : « On est déjà au travail. On a une cellule de recrutement qui avait déjà commencé à travailler, on était au travail. On a voulu mettre un gros budget la première année. La CFA est plus coriace, on ne veut pas annoncer de chiffres en termes de budget, mais on repart sur des éléments assez similaires à ceux de l’an dernier. Nous sommes des compétiteurs, nous sommes ambitieux, mais nous ne voulons pas griller les étapes. En CFA, il n’y a qu’un club qui monte en National (il existe quatre groupes en CFA, et le premier de chaque poule - à condition de ne pas être la réserve d'une équipe pro - monte à l'étage supérieur, Ndlr), chaque chose en son temps. On va encore travailler d’arrache-pied, car du travail découle la réussite ». Mais outre le mercato (le club vient d'annoncer l'arrivée de Lilian Laplace-Palette, milieu de terrain âgé de 21 ans, en provenance du FC Pau), un autre axe de travail interpelle la direction, bien décidée à refaire, progressivement, de la formation une marque de fabrique du club :
« Ce qu’on n’a pas pu faire l’an dernier, on essaie de le faire maintenant, en travaillant sur la formation. Notre centre de formation, du fait qu’on soit passé dans le monde amateur, a fermé. On essaie d’imprimer notre marque de fabrique, pour structurer le club à tous les niveaux. On a encore des structures de Ligue 1 avec un centre de vie très lourd à gérer, ce sont des charges importantes que l’on assume car à terme on veut rouvrir le centre. Nous ne sommes plus professionnels, mais nous avons encore un fonctionnement de club professionnel, c’est ça le paradoxe. La formation, c’est dans l’ADN du club, le salut du club passe par la formation. On veut se restructurer là-dessus, car Sedan est un club qui donne sa chance aux jeunes ». Malgré les péripéties, le CSSA n’oublie pas d’où il vient.
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