Info FM : dans les coulisses de l’US Chantilly, le premier club formateur de Clément Lenglet promu en N3

Le transfert de Clément Lenglet au FC Barcelone est une excellente nouvelle, aussi, pour son club formateur, l'US Chantilly. L'occasion de se pencher sur l'actualité du club cantilien, promu en National 3, qui a remis la formation au cœur de son projet.

Par Alexis Pereira
4 min.
Clément Lenglet @Maxppp

Après de longues semaines d'attente, Clément Lenglet (23 ans) a finalement rejoint le FC Barcelone. Une bonne nouvelle pour le défenseur central, le FC Séville et... l'US Chantilly, son club formateur entre 12 et 15 ans, qui a également propulsé Kevin Gameiro et Larrys Mabiala vers le monde professionnel. «La formation, c'est dans l'ADN du club. Cet ADN s'était un peu perdu il y a 7-8 ans. On avait mis le paquet sur les seniors, mais ça n'a pas porté ses fruits. Mais il y a trois ans, la direction a décidé de remettre la formation et les jeunes au cœur du projet pour retrouver l'ADN du club, être un club formateur. Le transfert d'un joueur comme Clément Lenglet valorise notre travail de formation en tant que club amateur», nous a confié Yacoub Yassine.

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Le directeur technique de l'écurie de l'Oise nous en a ensuite dit un peu plus sur le projet cantilien. «Je suis au club depuis trois ans. Pendant deux ans, je me suis occupé des jeunes. La méthode est simple. J'ai été formé au Havre. J'ai fait toutes mes classes là-bas. J'ai connu un peu le monde professionnel, avec le centre de formation. J'ai appris que quel que soit ton âge, si tu es bon, tu joues. L'intensité te permet de progresser plus vite. Si tu es meilleur dans ta catégorie d'âge, tu ne progresses pas aussi vite. On est dans une école où on met les joueurs dans la difficulté. C'est à nous, éducateurs, de juger les capacités de chaque joueur, pour savoir dans quelle catégorie il peut jouer selon son niveau de pratique», a-t-il indiqué avant d'ajouter.

Les jeunes, la priorité

«On travaille en équipe, avec tous les éducateurs, main dans la main. Il faut que tout le monde partage, en totale confiance, au sujet des profils et des niveaux des joueurs. On met en place des séances de qualité, avec des éducateurs diplômés. Tout est dans un projet transversal au niveau du club. On dit la vérité aux jeunes, on ne leur ment pas. On leur dit qu'il vaut mieux miser sur la stabilité, plutôt que de changer tous les ans de club. L'objectif n'est pas forcément de monter, l'objectif est de travailler et de progresser au quotidien», a-t-il expliqué avant d'insister sur la place laissée aux jeunes.

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«Si tu as 16-17 ans et que tu joues en seniors Régional 1 (équivalent de la 6e division), ça t'expose beaucoup plus qu'en U17 Nationaux. Après, il faut ouvrir la porte aux jeunes, sinon, tu les perds. J'étais responsable de la formation. N'importe quel jeune, s'il a les qualités, aura sa chance plus haut. On a quatre joueurs de 17 ans qui jouent régulièrement en équipe première. Ça motive tous les jeunes», a-t-il ajouté. Un discours de vérité qui porte visiblement ses fruits, puisque l'équipe première (dont la moyenne d'âge est de 23 ans et demi) a terminé en tête de sa poule en R1, montant en National 3 (équivalent de la 5e division), et plusieurs jeunes talents se sont mis en valeur aux yeux d'écuries professionnelles. Yahya Diallo est l'un d'eux. Le tout jeune milieu de terrain a séduit Valenciennes.

«Yahya a 17 ans, il est passé par le pôle Espoirs de Liévin pendant deux ans, avec les meilleurs joueurs de la région. Il a repris avec nous la saison passée, en seniors en R1. Il a commencé à jouer avec nous en R1 en janvier, à 16 ans et 9 mois. C'est un petit gabarit, très maigre, qui ne paye pas de mine, mais avec une technicité, une vivacité et des changements d'appuis très intéressants. C'est un milieu relayeur axial. Ses qualités techniques ressortent. C'est le genre de petit milieu technicien. J'étais persuadé qu'il pouvait s'en sortir face à des joueurs plus âgés, plus puissants», a-t-il lancé, en disant un peu plus sur son parcours.

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L'exemple Yahya Diallo

«Yahya, je l'avais en U16 la saison dernière. On a loupé la montée en U17 Nationaux pour deux points. Il a eu beaucoup de propositions pour jouer en U17 Nationaux ailleurs, mais il a favorisé la découverte du monde senior dans son club formateur. Mais je lui ai vivement conseillé de rester une année de plus. Il a repris en seniors. Il nous a fait confiance et c'est rare à cet âge-là. Il a fait preuve de maturité, de lucidité. Je lui avais dit que, s'il arrivait à s'imposer en seniors à 16 ans, il allait forcément être remarqué. Pour sa première apparition, il entre alors que l'on perd et on finit par gagner le match. Il n'avait pas marqué, mais il avait amené quelque chose», a-t-il raconté.

«À partir de là, il a enchaîné 14 matches, sur une bonne série. On était dans le haut du classement. Et ce qu'on avait prévu pour lui a marché puisqu'il s'est fait remarquer. Il a fallu lui faire un dossier de double surclassement, avec toute une batterie de tests cardiaques, physiques. Plusieurs clubs sont venus l'observer. Valenciennes a été le plus prompt à agir. Il a signé un contrat aspirant plus deux ans stagiaire en option», a conclu le dirigeant cantilien. Avec Yahya Diallo, cinq jeunes formés à l'US Chantilly rejoindront des centres de formation de clubs professionnels. De futurs destins à la Clément Lenglet...

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