Info FM, Cécé Franck Pépé : «J’ai payé ma mauvaise image mais je veux montrer au monde du football que le talent est là»
Une deuxième chance. À 22 ans, Cécé Franck Pépé veut repartir du bon pied. Depuis ses passages au Paris Saint-Germain puis à l'Olympique de Marseille, sa mauvaise réputation lui colle au maillot. Mais aujourd'hui, le natif de Clichy-la-Garenne est déterminé à montrer que son talent est toujours là. Pour Foot Mercato, le footballeur a accepté de revenir sur les hauts et les bas qu'il a pu connaître. Il évoque aussi ses ambitions et ses envies.
Un Pépé peut en cacher un autre. Cette saison, Nicolas Pépé impressionne la Ligue 1 et les meilleurs clubs d'Europe. Mais pas que. Son cousin, Cécé Franck Pépé est aussi bluffé par le joueur du LOSC. «Je vous le dis très clairement, je ne m'attendais pas à ce que Nicolas soit à ce niveau-là. Mais c'est vrai que dès notre plus jeune âge, je voyais qu'il avait du talent et un truc en plus. On jouait souvent ensemble quand j'allais en vacances chez lui à Poitiers. À l'époque, il était gardien. On s'entraînait à faire des frappes et lui aussi frappait parfois. Ce qui m'avait choqué, c'est que c'était un gardien mais qu'il avait un pied gauche incroyable ainsi qu'une bonne technique. On lui disait souvent avec mon frère de devenir joueur de champ. Et il a fini par le faire et aujourd'hui il fait partie des meilleurs joueurs de Ligue 1. C'est une belle histoire». Celle de Cécé Franck Pépé est, elle, un peu plus compliquée. Pourtant, elle avait débuté de la meilleure des façons au sein de son club formateur, le Paris Saint-Germain. Là-bas, il a connu Kingsley Coman, Moussa Dembélé ou encore Adrien Rabiot.
Des passages au PSG et à l'OM
Mais après quatre saisons, son aventure dans la capitale s'est terminée. «Je suis parti dans des conditions assez compliquées, pour raisons disciplinaires. Mais au final, j'ai pris la décision de partir». De quoi lui laisser des regrets ? «Oui et non. Le PSG est un grand club qui forme très bien les joueurs. Mais j'ai préféré m'en aller». Et c'est à l'Olympique de Marseille que le Titi Parisien a décidé de poursuivre sa carrière. Un choix osé mais assumé. «À l'époque, ce n'était pas compliqué. C'était l'un des projets les plus intéressants que j'avais. Mon père s'occupait de moi à ce moment-là. On en a beaucoup parlé». Il poursuit : «L'OM, c'était une bonne expérience. Durant ma première saison, j'étais souvent avec les U19. Ma deuxième année, j'ai commencé à intégrer progressivement le groupe professionnel. Lassana Diarra était arrivé au club. Donc en s'entraînant avec ce genre de joueurs tu ne peux que progresser, apprendre». Mais le mariage entre natif de Clichy-la-Garenne et l'écurie phocéenne a tourné court.
«J'ai eu une altercation avec le préparateur physique. Avant d'arriver à Marseille, j'avais une image de bad boy. Donc au premier truc, le club n'a pas accepté. Ils m'ont annoncé que si je restais, ça allait être vraiment difficile pour moi. On s'est finalement mis d'accord afin de résilier mon contrat à l'amiable». Des échecs à Paris puis à Marseille qui ont affecté le jeune homme. «C'était une désillusion. Je pensais avoir le niveau pour continuer dans ce genre de clubs. J'étais déçu, sur le moment j'ai pris un coup. Mais le plus dur était de rebondir». Effectivement, Cécé Franck Pépé a fait les frais de cette mauvaise réputation. «J'ai beaucoup appris de ces expériences. Quand tu sors de gros clubs français où on dit que tu n'as pas été gardé pour des raisons disciplinaires, c'est difficile de retrouver un club en France. Les clubs français avaient l'impression que j'étais un ex prisonnier. J'ai payé cette mauvaise image. On n'a pas cherché à savoir si j'étais bon ou pas, on s'est juste arrêté à ce qu'on pouvait dire». Le footballeur né en 1996 est finalement resté un an et demi sans jouer.
Pépé cherche un club et veut montrer que son talent est toujours là
«Au début, j'avais envie de tout arrêter. Très vite, on m'a fait comprendre que c'était mort pour moi. Donc quand tu entends ça, c'est compliqué. J'ai passé un an et demi sans rien faire. Pendant deux-trois mois, je me suis stoppé net. J'avais vraiment besoin de me reposer psychologiquement. Puis j'ai commencé à reprendre doucement, à faire des tests surtout en Angleterre. Mais ma condition physique n'était plus la même après quelques mois d'arrêt. J'ai fait des essais, ça ne payait pas jusqu'à ce jour où j'ai eu une proposition d'un club ukrainien». Il explique : «Un jour, un ancien coach m'a appelé et il m'a demandé si je voulais toujours continuer à jouer au foot. J'ai dit oui et on m'a proposé le projet d'un club de D1 ukrainienne (Zirka). J'ai accepté parce que c'était une D1 et que c'était une possibilité de prendre une revanche. Quand j'ai rechaussé les crampons et que j'ai joué, ça m'a fait une grosse sensation. Mon premier match était contre le Dynamo Kiev. Un an avant, j'étais chez moi en train de regarder la télé et à rien faire et là je me suis retrouvé à jouer dans ce genre de stade. Tu te dis que tu reviens de loin». Malheureusement, les galères n'étaient pas terminées pour lui. Entre des problèmes d'agent et des salaires impayés, son passage en Ukraine s'est achevé une fois la saison finie.
Après cela, il a rebondi en Italie. «Je voulais vraiment revenir en Europe, dans le secteur autour de la France. Je n'avais que des offres venant de Lituanie, de Roumanie, etc...Et un jour, le président de l'époque du FC Rieti en Serie C italienne m'a envoyé un message et m'a demandé si le projet m'intéressait. C'était un contexte très compliqué avec des impayés. J'ai essayé de faire abstraction de tout ça et de me concentrer sur le football. Mais toutes les conditions n'étaient pas réunies, il y avait des impayés, etc.... Je me demandais comment payer mon loyer, ma nourriture. C'était très dur». Libre de tout contrat à présent, ce fan de John Terry est à la recherche d'un nouveau challenge. «Je suis sans club depuis le mois de janvier. Je cherche un projet en Europe en première ou deuxième division. Après je n'ai pas de club particulier ou de club en tête. Je veux juste jouer et montrer au monde du football que le talent est là». Une attitude sobre et humble d'un joueur qui a aussi été confronté à ce milieu impitoyable qu'est le football. «Quand j'étais au PSG, j'étais en équipe de France U16-17, il y avait beaucoup de gens autour de moi, je pensais pouvoir compter sur eux. Mais quand tu es dans cette situation, tu vois que tu es tout seul. Il n'y a que mes parents qui ont été là pour moi (...) Je suis aussi très proche de Nicolas (Pépé) et il me soutient beaucoup. C'est très important car c'est un milieu difficile». Cécé Franck Pépé a pu s'en apercevoir...
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