Partir ou rester à l'Olympique de Marseille, tel était le dilemme qui s'offrait à Alaixys Romao l'été dernier. Mais après réflexion, le milieu, qui était en fin de contrat, a finalement rejoint l'Olympiacos. Très discret depuis son départ, le Togolais a accepté de nous parler de sa nouvelle vie en Grèce. Il en a profité pour évoquer l'OM et les sollicitations dont il a fait l'objet cet hiver. Entretien.
Une nouvelle vie. À 33 ans, Alaixys Romao a décidé de donner un nouveau souffle à sa carrière. En fin de contrat à l’Olympique de Marseille, le polyvalent milieu de terrain avait une offre de prolongation de contrat sur la table. Mais il a finalement préféré tourner une belle page de sa carrière comme il nous l’a confié : « D’un côté, j’avais envie de prolonger. De l’autre, j’avais aussi envie de changer d’air, de voir autre chose tout simplement. J’ai passé trois ans et demi à Marseille. Je sentais qu’il fallait tourner la page avec l'OM ». Ce qui ne l'empêche pas de suivre encore ce qu'il se passe sur la Canebière. «Bien sûr, je suis toujours ce qu’il se passe à Marseille. Comme on dit, Marseillais un jour, Marseillais toujours. Je suis supporter de l’OM. J’ai régulièrement certains de mes anciens coéquipiers par message. (...) Le nouveau projet est intéressant. Ce n’est que le début. C’est très bien pour le championnat de France, mais également pour Marseille. Ça va permettre à de nouveaux joueurs de rejoindre le club et ça ne peut qu’apporter à la L1 et à Marseille». L'OM est toujours dans le cœur du joueur qui nous avoue : «Ce qui me manque vraiment, c’est de jouer au Vélodrome. En Grèce aussi il y a de grosses ambiances quand on joue contre le PAOK , l’AEK Athènes ou le Panathinaïkos».
En effet, l’international togolais aux 255 matches en Ligue 1 a pris la direction de l'Olympiacos l'été dernier. Un choix qu’il nous explique : « C’était assez simple. J’étais en fin de contrat à l'OM. J’avais la possibilité soit de partir aux États-Unis, soit d’aller à l’Olympiacos et jouer une Coupe d’Europe. J’ai choisi de rejoindre l’Olympiacos qui avait un projet intéressant ». Mais son arrivée tardive en Grèce a rendu ses débuts difficiles notamment en raison d'une préparation physique tronquée. « Les six premiers mois n’étaient pas évidents car je ne jouais pas trop. Je n’ai joué que quelques matches », nous confie Alaixys Romao. Mais ce n’était pas le plus difficile pour lui : « La seule difficulté que j’ai eue ici, c’est d’être loin de ma famille. Mes proches n’ont pas pu me rejoindre (sa famille vit à Toulouse, ndlr). Ils viennent pendant les vacances scolaires et c’était ça le plus difficile pour moi. C’est la première fois que nous sommes autant éloignés. On a su s’adapter et pour le moment, ça va ». Puis le natif de L’Haÿ-les-Roses comptait sur la Coupe d’Afrique des Nations pour revenir au premier plan. Mais il tire un bilan mitigé de ce tournoi au Gabon. « Je pense qu’on aurait pu faire mieux. Je suis un peu mitigé. Je n’ai pas joué à mon poste, j’ai joué derrière. Le dernier match, je n’ai pas joué. Je n’ai joué que 15 minutes à mon poste».
Alaixys Romao se sent bien en Grèce
À son retour de la CAN, Romao a eu l’occasion de s’exprimer pleinement en club. En effet, le footballeur né en 1984 a joué 11 rencontres toutes compétitions confondues (682 minutes). « Depuis que je suis revenu de la Coupe d’Afrique des Nations, j’enchaîne les matches et ça se passe plutôt bien pour moi ». Comme en sélection, mais aussi à l’OM ou encore à Grenoble, le polyvalent milieu de terrain a dépanné son équipe en défense centrale. « Le coach, Paulo Bento (licencié récemment), me faisait jouer défenseur central mais aussi à mon poste au milieu. J’ai joué aux deux postes ». Si le départ du coach n’a pas été évident à gérer, le Togolais s’accommode de la situation et prend ses marques au sein de sa nouvelle équipe. « J’ai un rôle différent par rapport à l’OM. Je suis arrivé il y a six mois. Il est vrai que sur ces six mois, je n’ai pas beaucoup joué. Là, je joue un peu plus. J’essaie d’apporter ce que je sais faire de mieux ainsi que mon expérience ». Pour la première fois de sa carrière, le milieu évolue loin de l’Hexagone. L’occasion pour lui de découvrir une nouvelle culture. «C’est complètement différent de ce que j’ai pu connaître en France. J’apprécie la ville, le pays. Je m’y sens bien. Même quand je ne jouais pas trop, la vie de tous les jours allait. Je suis une personne simple, donc je ne me prends pas la tête».
Il découvre aussi un autre football. « C’est un championnat différent. Il y a des bons matches à jouer, de gros derbies à jouer à l’extérieur ou à domicile. Les petites équipes veulent absolument battre les grosses équipes, donc on a toujours des matches difficiles. C’est plutôt intéressant. Mais c’est moins tactique, moins physique que la L1 ». La Ligue 1 qui a d'ailleurs pensé à le rapatrier cet hiver. Selon nos informations, des écuries de L1, mais aussi des clubs anglais et des émirats, l'ont sondé cet hiver. Le joueur nous avoue avoir étudié ces approches : «J'ai eu quelques offres cet hiver et j’ai demandé à mon directeur sportif s’il comptait toujours sur moi. On en avait discuté longuement et finalement on a décidé de continuer l’aventure ensemble à l’Olympiacos. Partir au bout de six mois aurait été un échec. Complètement». Un choix judicieux pour l'ancien de l'OM qui joue désormais. Mais il nous avoue avoir déjà quelques idées pour la suite de sa carrière : «Pour l’instant, revenir en France dans l'immédiat n’est pas dans mon idée. Mais j’aimerais bien finir ma carrière en France, ce serait bien, dans mon club formateur (Toulouse, ndlr). J'apprécie aussi la MLS. Ce serait pour voir comment cela se passe aux États-Unis». Lancé dans une nouvelle aventure en Grèce, Alaixys Romao est en train d'écrire un nouveau chapitre de sa carrière. Mais il y a de fortes chances que ce ne soit pas le dernier...
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