France - Espagne : les notes du match

L'Espagne n'a laissé aucune chance à l'équipe de France ce soir. Supérieure dans tous les secteurs du jeu, elle a su patienter pour s'imposer 2-0 avec des buts de David Silva et Deulofeu. Durs débuts pour les jeunes pousses françaises.

Par La Rédaction FM
13 min.
France Sergio Busquets i Burgos @Maxppp

Match amical de prestige au stade de France ce mardi soir où les Bleus affrontaient l'Espagne. Après une victoire 3-1 au Luxembourg dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018, les Tricolores recevaient une Roja un peu new look depuis ses déceptions lors des deux derniers rendez-vous internationaux. Ainsi, Iniesta, Busquets, Piqué ou encore Ramos encadraient les Koke, Isco et Morata. Côté équipe de France aussi, on voyait des nouveaux visages puisque Tolisso fêtait sa première sélection en compagnie de Kanté et Rabiot. Entré au Luxembourg, Mbappé était cette fois-ci aligné d'entrée en compagnie de Gameiro et Mbappé.

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Les Français démarraient plutôt bien cette rencontre avec une première accélération côté gauche de Kurzawa. Le Parisien centrait pour Mbappé dont la reprise de l'intérieur obligeait de Gea à la parade (5e). L'Espagne répondait avec cette tentative de Carvajal (8e). En feu en ce début de match, Mbappé poussait Koke à la faute. Sur le coup-franc de Griezmann, Koscielny voyait Piqué repousser sa tête sur sa ligne (11e). La Roja décidait alors de confisquer le cuir. Pendant vingt minutes, elle s'amusait des Bleus en les faisant courir aux quatre coins du terrain et se procurait pas mal de situations chaudes dans la surface française, à commencer par cet enroulé d'Iniesta qui léchait le poteau (14e).

La Roja trop forte pour les Bleus

Kurzawa prenait l'eau sur son côté gauche et il fallait des dégagements salvateurs de Jallet sur un centre de Pedro (25e) et après un duel perdu par Iniesta face à Lloris (28e) pour donner de l'air. La France souffrait terriblement au milieu où Kanté, Rabiot et Tolisso ne parvenaient pas à mettre le pied sur le ballon. Devant, à part quelques exploits personnels de Mbappé, Griezmann et Gameiro n'en touchaient pas une. La mi-temps faisait du bien pour remettre de l'ordre. L’entrée de Bakayoko à la place de Rabiot apportait à l'équipe, dans un premier temps. Après un bon centre venu de la droite et une remise de Kurzawa, Griezmann pensait ouvrir le score mais la vidéo lui refusait pour hors jeu (48e).

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Toujours dominés dans le jeu, les Bleus se montraient plus dangereux en contres. D’ailleurs, lancé côté gauche, Griezmann aurait pu mieux faire sur ce centre en retrait pour Gameiro (54e). Ce fut l’une des dernières offensives françaises car derrière, les hommes de Deschamps ont pris la marée blanche espagnole. Les apparitions de David Silva et de Deulofeu faisaient très mal aux Français. Sur son premier ballon, le Milanais obtenait un penalty après une faute de Koscielny. David Silva donnait alors l’avantage à la Roja (0-1, 68e). Dix minutes plus tard, à la suite d’un très bon mouvement parti de loin, Deulofeu inscrivait le second but (0-2, 78e), encore après visionnage vidéo. Les Tricolores tentaient de réagir avec cette tête de Griezmann non-cadrée (88e) mais c’était bien trop peu. Dans un silence de cathédrale, l’arbitre sifflait la fin de rencontre. Dépassée dans tous les secteurs du jeu, la France tombe de haut.

Revivez notre live commenté de ce France-Espagne.

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L'homme du match : Busquets (8) : l'homme de base de Lopetegui a été le maître au milieu de terrain dans cette partie. Alors que son début de saison inquiétait, il confirme ce soir son grand retour en forme. Il a récupéré de nombreux ballons dans l’entrejeu. Avec son jeu de corps il est sorti de quelques situations périlleuses. Sa qualité de passe et sa vision du jeu ont fait le reste dans l’organisation des longues séquences de conservation de balle réalisées par son équipe.

France :

  • Lloris (5,5) : pour sa 87e cape en équipe de France (record de Barthez égalé), le capitaine a tenu son rang. Dans une équipe dominée, il a vu les ballons défiler dans sa surface. Le Spur n’a pas hésité à effectuer des sorties aériennes qui ont fait du bien. Il capte cette frappe de Carvajal (8e) et tient bien sa ligne aussi devant Iniesta (28e). Sur les buts espagnols, il ne peut pas grand-chose (68e, 78e).

  • Jallet (4) : à 33 ans, on pouvait craindre que le Lyonnais soit en difficulté face à Isco mais force est de constater qu’il a plutôt bien agi. Certes, il a parfois été dépassé dans certaines situations mais il sauve aussi son camp sur ce ballon chaud distribué par Pedro (25e) ou sur l’occasion d’Iniesta (28e). Techniquement, il a répondu présent avec quelques relances qui ont fait du bien. Averti pour une grosse faute sur David Silva (55e). Ce fut tout de même plus compliqué en seconde période.

  • Koscielny (5,5) : le patron de la défense a fait du bien ce soir. Alors que les Bleus étaient largement dominés, il a essayé de remuer les siens par quelques franches interventions dans les pieds d’Isco et de Morata. Il n’a pas hésité non-plus à aller presser les attaquants adverses dos au but et loin de la surface. Offensivement, il s’est aussi distingué. Sans un dégagement de Piqué sur sa ligne, il aurait ouvert le score (11e). Malheureusement pour lui, il déséquilibre Deulofeu dans la surface et concède le penalty (68e).

  • Umtiti (4,5) : en première mi-temps, le Barcelonais n’a fait que dégager son camp sous pression. Sa présence dans la surface a fait du bien puisqu’il dégage un premier ballon chaud dès la 2e. Il a souvent été à la réception des ballons aériens et est intervenu proprement la plupart du temps (57e). Tout de même, il est battu à la course par Deulofeu sur le second but (78e). En revanche, ses relances n’ont pas toujours donné satisfaction. À sa décharge, il y avait souvent le feu.

  • Kurzawa (3) : titulaire dans le couloir gauche de la défense, le Parisien avait décidé de laisser passer tout le monde sur son côté en première période. Il n’a jamais respecté les distances de marquage, ce dont ont profité les Espagnols à maintes reprises (19e, 25e, 28e, 31e). Par contre, offensivement, on l’a vu faire de belles choses comme ce centre pour Mbappé (5e) ou ce contre qui a abouti au but refusé de Griezmann (48e). En même temps, attaquer, c’est ce qu’il sait faire de mieux.

  • Tolisso (4,5) : pour sa grande première chez les Bleus, le Lyonnais ne s’attendait peut-être pas à ça. Souvent perdu, il a passé son temps à courir après les joueurs de la Roja. Mal organisé avec ses coéquipiers du milieu, il a offert plus de garanties en seconde période. Il a effectué un bon travail à la récupération (51e) et dans la gestion des espaces. Ses ballons de relance aussi ont permis d’amorcer quelques attaques (63e). Remplacé par Lemar (80e) qui a réalisé une bonne entrée.

  • Kanté (3,5) : lui non-plus n’a pas été au rendez-vous de ce match amical. Dépassé, il était en retard dans la plupart des duels et n’a pas réussi à casser les attaques adverses. Même techniquement, on ne l’a pas senti très serein. Son dégagement manqué le long de la ligne de touche notamment offre à Iniesta une grosse occasion (28e). L’ancien joueur de Leicester n'a pas semblé dans son assiette même en seconde période où il a semblé beaucoup trop discret.

  • Rabiot (3,5) : aligné d’entrée de jeu, le joueur du PSG a déçu. Il faut dire qu’il a touché assez peu de ballons exploitables. Et lorsqu’il a eu le cuir dans ses pieds, il n’a pas donné suffisamment d’assurance à son équipe. Il a même perdu deux ballons chauds dans son camp. Averti (19e), il a été remplacé par Bakayoko (4) (46e) à la pause. Dès ses premières touches de balle, l’athlétique milieu monégasque a fait du bien mais il perd le ballon devant sa surface ce qui donne par la suite le penalty pour l’Espagne (68e). Il a alterné le bon et le moins bon.

  • Mbappé (5,5) : on attendait beaucoup du très jeune attaquant ce soir. Face à une Roja ultra-dominatrice, c’est finalement lui qui se sera montré le plus dangereux. Souvent dans la provocation balle au pied, il a fait parler sa vitesse en obtenant un bon coup-franc qui offre la tête de Koscielny (11e). Il manque de peu aussi de marquer sans un De Gea vigilant (5e). Par la suite, il n’a quasiment plus eu de ballons exploitables même si sa technique a encore fait mal. Remplacé sous les applaudissements par Giroud (65e) qui n'a pas eu l'occasion de briller. Il peut faire mieux sur ce centre de Bakayoko (90e+4).

  • Gameiro (4,5) : le buteur de l’Atlético a vécu un match très compliqué. Il a eu très peu l’opportunité de s’exprimer. Après un premier geste où il enrhume Piqué (4e), il a essayé de conserver quelques ballons pour faire remonter le bloc et combiner avec Griezmann mais ce fut très rare. Au final, l’ancien de Séville aura aussi manqué de justesse technique pour permettre aux siens de se montrer dangereux et revenir au score. Remplacé par Dembélé (80e) qui a distribué un bon centre pour Griezmann (88e).

  • Griezmann (5,5) : comme Gameiro, on ne l’a pas beaucoup vu sur la pelouse du SDF. Pour s’illustrer, il a été obligé de redescendre très bas afin de donner un coup de main à un milieu de terrain en perdition. Parfois, il a réussi à se mettre en évidence. Il tire notamment un coup-franc parfait pour la tête de Koscielny (11e) et pense ouvrir le score avant que la vidéo lui ait refusé (48e). Il aurait pu trouver Gameiro aussi sur ce centre en retrait s’il s’était mieux appliqué (54e). Accroché par Carvajal, il ne peut redresser sa tête sur ce centre de Dembélé (88e).

Espagne :

  • De Gea (6) : match assez tranquille pour lui ce soir au Stade de France. Il est décisif d’entrée avec une jolie parade sur une tentative de Mbappé (5e) qui a permis à la Roja de rester dans la partie. Piqué le sauve sur la ligne (11e), lobé et battu sur un beau centre de Gameiro mais ni Griezmann ni Mbappé n’ont réussi à reprendre (43e). Très peu de travail à faire en seconde mi-temps mais il est quand même heureux de voir le but de Griezmann refusé pour une position de hors-jeu (48e).

  • Carvajal (6,5) : le latéral droit du Real Madrid a réalisé un gros match ce soir. Il a beaucoup apporté sur son côté en dédoublant à de nombreuses reprises avec son compère de couloir Pedro. Kurzawa a souvent eu le tournis avec lui et l’arrière gauche tricolore l’a rarement pris à défaut lorsque c’était à lui d’attaquer.

  • Sergio Ramos (6) : le capitaine de cette sélection espagnole était impatient de jauger par lui même le niveau de jeu de Kylian Mbappé. Dès les premiers instants du match il a serré de près le jeune international français mais sans réussir à le contenir à chaque fois. Griezmann et Gameiro ont réussi à se montrer dangereux dans sa zone mais il a souvent mis le pied au bon moment et au bon endroit.

  • Piqué (6,5) : le géant Catalan rend une copie très propre. Toujours efficace dans la relance où il a souvent bien trouvé ses partenaires au milieu de terrain entre les lignes adverses. Rarement mis en difficulté dans les airs, il a été tout aussi bon dans la couverture et dans les duels. Beaucoup de maitrise comme lorsqu’il sauve les siens sur la ligne de but (11e).

  • Jordi Alba (6,5) : bon match du latéral de poche du FC Barcelone. Peu embêté sur son côté par les montées d’un Jallet dépassé, il a souffert à quelques reprises face à Mbappé ou Gameiro. Sa vitesse a posé beaucoup de problèmes au latéral lyonnais mais il n’a pas réussi à suffisamment faire la différence pour être décisif en première période. Bien lancé par David Silva il offre un beau centre à Deulofeu qui double la mise (77e). Remplacé par Nacho (86e).

  • Sergio Busquets (8) : voir ci-dessus.

  • Koke (5,5) : le milieu de l’Atletico a été un petit peu en retrait par rapport à ses partenaires dans l’entrejeu ibérique. Plus impliqué dans les phases défensives où il a bien aidé Pedro et Carvajal. Son bon pied droit a très bien frappé les coups de pied arrêté indirects mais ses coéquipiers n’ont pas réussi à prendre le dessus sur les Français dans le domaine aérien. Remplacé par Herrera (74e) qui a été un peu pris de cours en fin de rencontre.

  • Iniesta (7) : sans doute l’Espagnol le plus dangereux en première mi-temps. Le célèbre numéro 8 du Camp Nou a causé beaucoup de maux de tête à la défense et au milieu français en se positionnant souvent entre les deux lignes. Il a souvent été à l’origine des actions de son équipe mais aussi à la finition (14e, 28e) mais sans trouver la faille à cause d’un bon Hugo Lloris. Plus discret en seconde mi-temps et rapidement remplacé par Thiago Alcantara (52e) qui a bien posé les briques de la victoire finale en allant souvent de l’avant.

  • Pedro (5,5) : match timide de la part de l’ailier des Blues de Chelsea. Seul joueur de champ titulaire n’évoluant pas en Liga, il a placé quelques accélérations sans se montrer à la fin décisif. Remplacé par Deulofeu (67e) qui a mis le feu dès ses premières touches de balles. C’est d’ailleurs sur son deuxième ballon qu’il arrive à provoquer la faute de Koscielny (67e) dans la surface de réparation française qui amène l’ouverture du score. Il confirme ensuite son grand retour en forme depuis qu’il a été prêté à l’AC Milan cet hiver, en doublant la marque (77e) et en débloquant son compteur en sélection. Dangereux à chaque fois qu’il a touché le cuir. A 23 ans, c’est peut-être le match déclencheur de sa jeune carrière qui était annoncé flamboyante lors de ses années au centre de formation du FC Barcelone.

  • Isco (6) : placé sur le côté gauche des milieux offensifs de la Roja, il a mis beaucoup d’énergie dans son jeu mais a manqué un peu de génie pour mettre à mal la défense française. De nombreux déplacements ente les lignes adverses, il a souvent combiné avec Iniesta en première mi-temps. Remplacé par David Silva (52e) qui s’est d’abord signalé en transformant son pénalty en prenant Hugo Lloris à contre-pied (68e) son trentième but en sélection. Il lance bien Jordi Alba, passeur décisif pour Deulofeu (77e).

  • Morata (4) : le remplaçant de Karim Benzema au Real Madrid avait l’occasion de montrer ses qualités ce soir en profitant de la blessure de Diego Costa. Mais il n’a pas réussi à le faire. Ses coéquipiers l’ont souvent cherché dans les airs mais il a perdu presque tous ses duels dans ce domaine de jeu. Il a créé très peu de différences si ce n’est aucune. On peut cependant le créditer d’une bonne énergie dans le pressing qui a permis au collectif espagnol d’être impressionnant dans la conservation de balle. Remplacé par Aspas (84e).

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