Très présent dans les médias après cet incroyable mercato estival 2017, le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, a confirmé que l'instance dirigeante du football continental réfléchissait à réformer le mercato. Tout ça avant d'évoquer le cas du Paris Saint-Germain.
Le mercato estival 2017 aura définitivement marqué un tournant dans l'histoire du football européen. Entre records exposés et bras de fer à tout-va, les clubs continentaux ont vécu des émotions fortes. Des péripéties qui ont d'ailleurs provoqué dans la plupart des cas de vives réactions. La raison ? La flambée sans précédent des prix du marché. Une inflation fulgurante qui a été la suite (il)logique du transfert record de Neymar au Paris Saint-Germain en échange de 222 M€. Une opération dont les conséquences ont été, entre autres, les bras de fer entre Ousmane Dembélé et le Borussia Dortmund (finalement recruté par le FC Barcelone pour 147,5 M€) et celui de Philippe Coutinho avec Liverpool. Deux feuilletons parmi tant d'autres dont la durée jusqu'aux derniers jours du mercato a relancé le débat sur l'opportunité de clore le marché des transferts avant que la reprise des championnats nationaux.
Un changement qui ne serait pas pour déplaire à certains. Interrogé par le Times, le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, a en effet confié qu'il verrait d'un bon œil la réduction de la fenêtre d'action du mercato. «Je suis conscient qu'il existe des discussions partout en Europe à propos de la réduction de la fenêtre des transferts. Nous suivons ça de très près. Selon moi, ce n'est pas bon quand des joueurs démarrent un championnat dans un club et finissent dans une autre équipe quand le mercato se termine. Du coup, l'incertitude (sur l'avenir des joueurs) dure plus longtemps. Donc je dirais que le mercato est trop long et je suis pour qu'il soit raccourci. Je pense qu'il y aura un vote lors de la prochaine assemblée et je serais surpris que ce changement ne soit pas voté. Mais il faut le faire avec une flexibilité qui nous permette de revenir en arrière s'il y a des conséquences qui n'ont pas été envisagées.»
Moderniser le fair-play financier
Réduire la durée du marché des transferts n'est cependant pas l'unique priorité de l'UEFA. Suite au mercato XXL du Paris Saint-Germain, le thème du fair-play financier est devenu le sujet de discussion le plus évoqué entre les dirigeants des plus grands clubs d'Europe. En clair, tout ce beau monde s'interroge sur la viabilité du FPF au vu des sommes folles investies par le club de la capitale. Des doutes face auxquels Ceferin a répondu, cette fois-ci au micro de la chaîne de télévision allemande ARD. «C'est un moment crucial, je pense. Le fair-play financier a été mis en place pour accroître la stabilité dans le football. Et cela a été couronné de succès. Mais les temps changent. Nous devons l'adapter, le moderniser. L'écart entre les grands clubs et les petits clubs grandit de plus en plus. Je ne pense pas pouvoir arrêter cela complètement, mais nous pouvons le ralentir. Et nous devons faire quelque chose maintenant», a-t-il indiqué avant de donner quelques exemples de mesures à adopter.
«Nous avons plusieurs choses à l'esprit. Nous pensons à une limitation plus forte du nombre de joueurs enregistrés dans chaque club. Nous devons limiter les prêts des joueurs. Certains clubs prêtent 50 joueurs en même temps. Je comprends lorsqu'il s'agit d'un joueur de 18 ans. Mais si vous achetez un joueur de 30 ans et que vous le prêtez, le but est juste d'affaiblir d'autres clubs. Il y a un club en Europe qui a prêté 22 joueurs. Et 20 d'entre eux ont plus de 25 ans. Il ne s'agit plus là de développer les jeunes. Il les achète pour les prêter, cela influence la concurrence». Des propos clairement destinés à des clubs tels que Chelsea ou Manchester City devenus rois du prêt, mais dont les méthodes commencent à agacer un peu partout, notamment en Espagne où le président de la Liga Javier Tebas n'a pas hésité à tacler publiquement la relation entre Manchester City et Girona.
Ceferin attentif au cas PSG
Prêt à engager des réformes, Ceferin n'a cependant pas échappé aux questions spécifiques sur le Paris Saint-Germain. À l'heure où l'UEFA a officialisé l'ouverture d'une enquête sur les comptes parisiens, l'ARD (média d'un pays où les folies franciliennes passent très mal) a voulu savoir quelles étaient les intentions réelles du président de l'institution dans ce dossier. «Je suis avocat, je sais donc que lorsque vous avez sanctionné avec une amende une première fois, alors vous devez prendre une autre sanction la deuxième fois. Je ne parle pas là concrètement d'un club en particulier, tant que nos enquêtes ne sont pas terminées. Mais soyons clairs : si vous ne prenez pas des sanctions sérieuses, alors rien ne changera. Nous rappelons à tous de suivre les règles. Si cela ne fonctionne pas, nous prononcerons des punitions sévères qui montrent que nous sommes l'institution dirigeante», promet Ceferin.
Et pour ceux qui pensent que l'UEFA se couchera face à l'un des clubs les plus attractifs en Ligue des Champions, Ceferin a mis les choses au point. « Non, bien sûr que non. Vous avez l'air de ne pas me croire. Croyez-moi, les règles sont exactement les mêmes pour les grands et les petits. » Alors relancé par le journaliste qui cite le Paris Saint-Germain, Ceferin élude mais glisse un avertissement ciblé : « Je ne peux pas commenter de cas spécifique avant que l'affaire ne soit terminée, mais croyez-moi, nous avons un personnel hautement qualifié qui ne peut pas être trompé par certaines manœuvres ». Ceferin lasse toutefois une marge de manœuvre au club de la capitale. «Il existe de nombreuses façons de générer de nouvelles sources de revenus. Mais cela ne devrait pas être lié aux propriétaires du club. Ce n'est pas si simple, il ne suffit pas d'arriver avec de l'argent frais et d'acheter qui vous voulez. Nous allons tout vérifier, c'est ce que je peux promettre». Le PSG est prévenu !