Famille de footballeur, les Eto'o se font une place au soleil dans le monde du football. Si Samuel reste bien évidemment le plus connu, les plus petits tentent eux aussi de faire leur trou. Jeune mais non moins talentueux, Etienne Eto'o se retrouve libre de tout contrat. Pour Foot Mercato, le jeune homme fait le point sur sa carrière, son mercato, mais aussi sur son frère.
**Foot Mercato : Tout d'abord Etienne, comment allez-vous ?
Etienne Eto'o :** Très bien, merci.
**FM : Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?
EE :** Je m'appelle Etienne Eto'o, j'ai 23 ans. J'ai commencé à la Kadji Sports Academy. De là, je suis parti à Majorque, avant d'aller au Nastic de Tarragone. Cette année, j'étais en D2 autrichienne au FC Lustenau.
**FM : Quelles sont vos principales caractéristiques sur un terrain ?
EE :** Je suis un joueur qui joue toujours vers l'avant, adroit devant le but et de la tête. Je suis plutôt habile des deux pieds.
**FM : Avez-vous des modèles, des joueurs qui vous inspirent, votre frère Samuel peut-être ?
EE :** Oui, mais mon modèle a toujours été Raul Tamudo. C'est un finisseur comme on dit, je n'aime pas trop les attaquants qui font trop de chichis devant le but, et lui c'est un buteur né. Ça a toujours été ma référence.
**FM : Vous étiez donc au FC Lustenau cette saison, quel bilan faites-vous de votre parcours dans ce club ?
EE :** Ça va, ça s'est bien passé. Mais vous savez comment le football est, quand on change d'entraîneur, de dirigeants, tout change. Mais bon, on s'accroche. Je suis maintenant au chômage, à la recherche d'un club.
**FM : Avez-vous déjà été approché par quelques clubs ?
EE :** Non, je n'ai pas encore de contacts. J'ai eu des contacts en Angleterre, mais vu que je suis extra-communautaire, ça prend un peu de temps. On verra dans le mois à venir.
**FM : Y a-t-il des pays ou des championnats dont vous faîtes une priorité ?
EE :** Non. Franchement, je n'ai pas de priorités. J'irai où mon football m'amènera, où mon niveau m'amènera surtout. Je ne me dis pas que je veux jouer en Espagne ou en Allemagne, même si j'aime bien le football espagnol. Pourquoi pas retourner en Espagne, mais je n'ai pas de priorités.
**FM : Un challenge en France pourrait-il malgré tout vous séduire ?
EE :** Franchement, ça me plairait beaucoup de jouer en France, j'aimerais jouer en France.
**FM : Si vous deviez passer une annonce à des clubs, que diriez-vous ?
EE :** Que je suis un joueur discipliné déjà, qui comprend le football et qui s'adapte à tous les systèmes de jeu. Je suis prêt à partir à l'instant où on m'appellera.
**FM : Avez-vous des préférences parmi des clubs de Ligue 1 ou de Ligue 2 ?
EE :** Comme je l'ai dit, je ne fais pas de préférences. Tout joueur rêve d'être dans un grand club, mais il faut déjà avoir des bases et prouver sur le terrain. Parler, c'est bien beau, mais il faut déjà prouver sur le terrain. Après, si un club veut me voir deux-trois jours, je viendrai montrer ce que j'ai dans les tripes et ce sera à eux de décider.
**FM : Par le passé, des clubs français vous ont-ils déjà contacté ?
EE :** Non. Comme j'ai démarré en Espagne, ça a quasiment toujours été l'Espagne, l'Espagne, et encore l'Espagne.
**FM : Vous êtes le petit frère de Samuel Eto'o. Est-ce facile d'avoir un frère à la carrière si brillante ?
EE :** C'est très difficile de porter ce nom vous savez. Déjà, même si vous êtes bon, on vous comparera toujours à votre frère. On ne dira pas Etienne a bien joué, on dira le frère de Samuel a bien joué. Les gens ont un regard très difficile sur nous, ce n'est pas évident d'être le frère de quelqu'un qui a mis la barre tellement haut. Même quand tu es dans un club, les dirigeants ne veulent plus voir le joueur que tu es, mais ils veulent voir le frère de Samuel Eto'o. C'est très difficile, mais bon, on s'accroche et on donne le meilleur de nous-mêmes. Ce que je veux dire, c'est que nous sommes différents. Chaque joueur est différent, Samuel est unique. J'ai ma manière de jouer, il a la sienne. Je ne peux que jouer comme je sais le faire.
**FM : Malgré tout, est-ce une énorme fierté d'avoir un frère qui a accompli un tel parcours ?
EE :** Une grande, grande fierté ! Une énorme fierté ! Avoir comme modèle une personne comme lui, avec un grand cœur, tout ce qu'il peut faire pour les jeunes... Je me demande si c'est mon frère, ou si c'est mon idole. Tout ce qu'il fait dans le foot, c'est énorme.
**FM : Sa décision de rejoindre Anzhi a été énormément critiquée. Avez-vous compris ces critiques ?
EE :** Dans la vie, il arrive un moment où il faut faire des choix et il faut les accepter. Je pense qu'il est le seul à savoir pourquoi il a fait ce choix. C'est un nouveau défi pour lui. Les gens ne critiqueront plus, car ce club sera parmi les grands d'Europe. Aujourd'hui, les gens ne voient que l'argent, mais ils ne voient pas ce qu'ils construisent. Samuel a tout gagné en Europe, il n'a plus rien à prouver. Il a montré qu'il était l'un des meilleurs attaquants au monde, le meilleur pour moi. Chacun peut interpréter ce choix comme il veut.
**FM : Pourriez-vous également céder aux avances éventuelles d'un club russe ?
EE :** Effectivement, je n'aurais même pas à réfléchir. Pourquoi pas ! Que ce soit là-bas, au Vietnam ou n'importe où, tant que je suis à l'aise là où je suis et que je donne le meilleur de moi-même, je ne me priverai de rien.
**FM : Enfin, Samuel n'a jamais reçu le Ballon d'Or. Le regrettez-vous ?
EE :** Ce n'est pas un regret. Dans la vie, on ne sait jamais. Personne n'aurait imaginé que Fabio Cannavaro aurait un Ballon d'Or ! Quand vous voyez le parcours d'un Maldini, Cannavaro a certes gagné une Coupe du monde, mais Maldini n'a jamais été reconnu malgré tout son travail. C'est comme ça, Samuel a encore plusieurs saisons devant lui. Mais avec les monstres que sont Cristiano ou Messi, c'est très difficile.
En savoir plus sur