La Chine a été sans aucun doute la place forte du mercato d'hiver 2016. À coup de millions, les clubs de l'Empire du Milieu ont fait craquer plusieurs stars du ballon rond. Foot Mercato vous propose de dresser le bilan d'un mercato exceptionnel.
Des stars et des millions. Lors de ce mercato d'hiver 2016, qui s'est achevé pour elle aujourd'hui à 17 heures, la Chine a décidé de frapper fort. Très fort même. Surprenant de prime abord venant d'un pays où le tennis de table est le sport national. Mais au final, pas si étonnant quand on sait que tout cela est lié avant tout à une volonté politique. Derrière cela, il y a l'influence d'une commission du Parti Communiste menée par Xi Ping. Ce dernier, passionné de ballon rond, veut développer cette discipline comme il l'a confié : «Revitaliser le football est une obligation pour faire de la Chine une puissance sportive, dans le cadre du rêve chinois». Pour rêver plus grand, la 93ème nation au classement FIFA (11ème nation en Asie) sait que cela passera par deux points importants : le développement du championnat local et la formation. Ainsi, la Chine souhaite mettre en place dans le pays 50 000 écoles de foot. En ce qui concerne la Chinese Super League, dominée par Guanghzou Evergrande depuis 2011, la stratégie est claire. Les clubs chinois veulent attirer des stars pouvant les faire grandir sportivement et surtout en terme d'image. Pour cela, ils ont décidé de dépenser sans compter.
La Chine a eu la folie des grandeurs
Cet hiver, la Chine s'est invitée à la table des clubs les plus riches de la planète. Elles les a même largement devancés à coup de millions. Au total, les écuries de première et de deuxième division chinoise ont investi plus de 250 millions d'euros. Un record et un chiffre incroyable qui en fait le principal agitateur du dernier mercato. Sur les 10 transferts les plus élevés du mercato d'hiver, cinq ont été effectués vers la Chine (Alex Teixeira, Jackson Martinez, Ramires, Elkeson et Gervinho). Ce qui est loin d'être étonnant vu le calibre des joueurs. Par le passé, plusieurs stars étaient déjà venues tenter l'aventure comme Nicolas Anelka, Didier Drogba ou Seydou Keita. Mais en général, elles avaient la trentaine bien entamée. Cet hiver, les nouvelles têtes de gondole de la Chinese Super League sont beaucoup plus nombreuses, sont souvent plus jeunes et surtout ont une valeur marchande bien plus importante. C'est là toute la différence avec les anciens mercatos. Et c'est là où la Chine, qui ne peut recruter que 5 joueurs étrangers dont un de l'AFC (Fédération asiatique) et qui n'est autorisée à aligner que 4 joueurs étrangers au maximum sur le terrain, veut s'imposer comme une hyperpuissance du football mondial, même si cela passera aussi par des résultats sportifs.
Courtisé par Liverpool, Alex Teixeira a finalement rejoint Jiangsu Suning pour 50 M€, le transfert le plus cher en Chine. Un club où évolue également Ramires, qui a quitté Chelsea pour 28 M€. Six mois après son arrivée à l'Atlético Madrid, Jackson Martinez, dont la cote restait élevée en Premier League, a filé à Guangzhou Evergrande pour 42 M€. Fredy Guarin lui s'est envolé pour le Shanghai Shenhua pour 13 M€. Le Hebei China Fortuna a misé sur Gervinho (18 M€), Gaël Kakuta et Stéphane Mbia. Des joueurs qui ont été rejoints par un certain Ezequiel Lavezzi. À six mois le de la fin de son contrat, l'Argentin a été acheté 6 M€, ce qui reste malgré tout intéressant pour le PSG. Courtisé par plusieurs clubs italiens à commencer par l'Inter Milan, Lavezzi a cédé lui aussi à l'appel des millions. En Chine, il touchera près de 13 M€ (bonus compris) pour deux ans de contrat. Une offre en or difficile à refuser.
D'autres stars à venir ?
Pourtant, certains ont refusé les appels du pied venus de Chine cet hiver. D'après Olé, Carlos Tévez a reçu une offre de 22 M€ pour dix mois de la part du Shanghai SIPG. Un club qui a également approché Wayne Rooney et John Terry, qui ont tous les deux décliné l'invitation pour le moment. De son côté, le Shanghaï Shenhua a tenté le coup Zlatan Ibrahimovic, dont le contrat expire à la fin du mois de juin 2016. Pour cela, le club chinois lui a offert un salaire supérieur à celui qu'il touche au PSG, soit 1 M€ nets par mois. Idem pour Radamel Falcao, dont Chelsea aurait bien aimé se séparer avant la fin de son prêt. La Chine s'est penchée sur son cas d'autant que son agent Jorge Mendes a de bonnes relations là-bas. Mais le Colombien n'a pas succombé aux sirènes chinoises tout comme le Français Loïc Rémy.
Comme Chelsea, Liverpool comptait aussi profiter des millions venus de Chine pour placer le flop Mario Balotelli. La presse anglaise annonçait que les Reds espéraient même récolter 32 M€ et ainsi obtenir une plus-value de 13 M€ pour son joueur actuellement en prêt au Milan AC. Ancien de Liverpool, Brendan Rodgers lui a été approché pour entraîner le Beijing Guoan. Au final si la Chine a connu quelques échecs, elle a réussi quelques jolis coups cet hiver. Nul doute qu'elle retentera sa chance dès que possible pour atteindre ses rêves de grandeur. Mais le plus gros défi pour elle sera surtout de convaincre ses nouvelles stars de rester plusieurs saisons. Ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé, en témoignent les exemples Drogba, Robinho (6 mois), ou Hoarau (un peu plus de 6 mois). Un match que la Chine ne pourra pas forcément remporter à coup de millions.