Pour la presse espagnole, la victoire du Barça ne souffre d'aucune contestation. Un discours bien évidemment différent du clan d'Arsenal, ulcéré par la décision de l'arbitre du match d'expulser Robin Van Persie.
Lorsque l'on jette un coup d'œil aux notes du match entre le FC Barcelone et Arsenal, le succès final des Catalans ne souffre d'aucune contestation. Dominateurs durant toute la rencontre (plus de 70% de possession de balle par moments), les hommes de Pep Guardiola ont une nouvelle fois offert un récital aux spectateurs du Nou Camp ainsi qu'aux téléspectateurs du monde entier. Maîtres du cuir grâce à leur fantastique trio Iniesta-Xavi-Messi, les champions d'Espagne en titre ont clairement donné la sensation que leur défaite à l'Emirates Stadium trois semaines auparavant n'était qu'un accident.
Et pourtant. Alors qu'ils n'avaient jamais réussi à s'approcher de la cage de Victor Valdes, les coéquipiers de Samir Nasri ont réussi l'exploit d'inscrire un but aux Blaugrana. Certes, ce fut une réalisation contre son camp de Sergio Busquets, oui l'égalisation londonienne était contre le cours du jeu, mais à 1-1, le suspens était plus que jamais relancé. Sauf que trois minutes à peine après ce fait de match, l'arbitre de la rencontre, le Suisse Massimo Busacca, prend la responsabilité d'expulser le Hollandais Robin Van Persie. En décidant de sanctionner le Batave d'un deuxième carton jaune pour avoir poursuivi une action alors que le sifflet avait retenti, l'Helvète a scellé le sort de la rencontre. À onze contre dix, le Barça a eu plus d'espaces pour placer ses attaques fulgurantes et sans un Almunia des grands soirs, Fabregas et les siens auraient pu rentrer au vestiaire avec un score bien plus lourd.
Certes, nul ne sait si Arsenal aurait pu créer l'exploit avec un Van Persie sur le terrain, mais on pourra toujours se demander si le Néerlandais aurait fait mieux que le Danois Bendtner lorsque ce dernier a été rattrapé par la défense blaugrana alors qu'il filait au but (86e). Autant de questions qui ont fait enrager un Arsène Wenger hors de lui et virulent avec l'arbitre du match. « Je ne comprends pas. Comment un arbitre peut-il tuer un match de cette qualité ? Même en ayant entendu le coup de sifflet, on ne peut pas expulser un joueur comme ça. (…) Nous avons perdu contre un grand Barça. Tuer le match de la sorte, c’est une honte pour le football. Quand vous jouez face à une équipe comme le FC Barcelone, ce que vous espérez, c’est qu’on vous donne une occasion de jouer un match normalement. Pas comme ce soir. »
Le match de l'année gâché par M. Busacca ?
Un discours de colère que partage bien évidemment le principal intéressé, Robin Van Persie. « Mon exclusion a grandement influencé le résultat final. C’est vraiment une mauvaise blague. Comment puis-je entendre un coup de sifflet alors que 95 000 personnes font du bruit ? L’arbitre a été mauvais toute la soirée, je ne comprends pas pourquoi il était là ce soir. Ces gens sont incroyables. » Interrogé lui aussi, l'autre Suisse de la rencontre, Johan Djourou évoque quant à lui une honte pour son pays. « Je suis suisse, l’arbitre était suisse... J’ai un peu honte ce soir. Il n’a pas le droit de prendre une telle décision. Il change le cours du match. Mais il faut être honnête aussi, Barcelone mérite amplement sa victoire. »
Si la presse anglaise relaie ce sentiment : « Persicuted » (jeu de mot entre Van Persie et persécuté) (The Sun), « Wenger accuse l'arbitre d'avoir tué le match » (Telegraph), côté espagnol le discours est tout autre. Bien que As concède que « Busacca a enlaidit l'exhibition culé », les médias catalans enchaînent les titres dithyrambiques. « En quart, par la grande porte », « Un autre chef-d'œuvre de Messi » pour Sport ; « En quarts ! » pour Mundo Deportivo ; « Messi conduit le Barça en quart de finale » pour Marca. Idem pour un Guardiola pas tendre avec les Gunners. « Wenger se plaint de l’arbitre ? Il a le droit de le faire. Moi à sa place, je serais aussi contrarié dans cette situation. Mais la réalité, c’est qu’Arsenal, ce soir, n’a pas fait trois passes d’affilée, n’est jamais ressorti de son terrain, n’a pas tiré une seule fois au but, alors que nous avons eu une possession de balle de 70 %. »
Maître incontestable des débats, le Barça doit-il pour autant remercier Massimo Busacca de l'avoir préservé d'une mauvaise surprise ? Chacun se fera une opinion. Si la décision du Suisse a évidemment pesé sur la rencontre, toujours est-il qu'il est regrettable qu'un des matches les plus attendus de la saison par les amoureux du ballon rond ait été entaché d'un tel manque de discernement.
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