Djamel Belmadi ne pouvait pas espérer meilleure reconversion. Devenu entraîneur à Lekhwiya, l'ancien Marseillais vit une très belle histoire au Qatar.
Lekhwiya peut remercier le genou récalcitrant de Djamel Belmadi. Car c’est pour cette raison que le milieu offensif a mis un terme à sa carrière en 2009 après 14 ans passés entre Marseille, Al-Ittihad, Southampton et Valenciennes notamment. Le passage à Al-Ittihad fut loin d’être inutile pour Belmadi, qui a pu acquérir une réputation au Qatar et ainsi hériter du poste d’entraîneur de Lekhwiya, alors en seconde division. Promu dans l’élite cette année, le club où évoluent Baky Koné, Aruna Dindane et Abdeslam Ouaddou est leader du championnat. Une réussite unanimement saluée au Qatar, mais aussi en Algérie.
Interrogé par Le Buteur, l’ancien Marseillais a évoqué le superbe parcours de son équipe. « Dans le football, tout est possible. J’avais confiance en les capacités de mes joueurs. C’était un groupe qui avait déjà montré de la qualité la saison dernière, ce qui lui avait permis de réaliser l’accession. Je savais que l’erreur serait de le chambouler. Donc, j’avais opté pour un renforcement avec quelques éléments d’expérience. Cela donne ses fruits pour l’instant. Pour répondre à votre question, je savais que nous avions une bonne équipe, mais je vous mentirais si je vous disais que je m’attendais à un tel début », a-t-il confié. Malgré le succès inespéré, Belmadi reste humble et n’a aucune recette particulière pour mener son équipe au sommet. « Je ne pense pas avoir inventé quelque chose. De plus, les joueurs se donnent à fond pour prouver qu’ils méritent d’être présents parmi l’élite. Mon rôle est de fédérer les forces du groupe et d’en tirer le meilleur. Donc, le secret est tout simplement le labeur de tous ceux qui forment ce club », avoue-t-il.
Pour l’Algérie, une solution d’avenir est peut-être en train de se créer avec Belmadi. La nomination du sélectionneur est toujours compliquée et après le règne très contesté de Saâdane, c’est au tour d’Abdelhak Benchikha d’hériter d’un poste surexposé médiatiquement. En attendant d’être éventuellement appelé un jour à la tête des Fennecs, Djamel Belmadi fait part de son bonheur actuel. « Ma fierté est qu’à 34 ans, je suis le seul entraîneur algérien et même arabe à exercer à la tête d’une équipe du championnat du Qatar. Les autres entraîneurs ont tous déjà un nom dans le métier et ont l’âge d’être mon père. Cela démontre bien que l’Algérien est capable de s’imposer parmi les grands, à condition qu’il travaille et fasse preuve d’humilité. L’entraîneur algérien peut s’affirmer à un haut niveau. Il faut juste qu’il croie en ses possibilités et qu’il soit décomplexé par rapport aux entraîneurs européens ». Belmadi montre le chemin à suivre à Lekhwiya.